La dictée, oui, mais pas "à la Bernard Pivot" (N. Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire le vendredi 25 septembre 2015.
Interrogée par Muriel Florin (Le Progrès et ToutEduc), Najat Vallaud-Belkacem a précisé son point de vue sur la dictée. La ministre de l'Education nationale participait à la première journée de restitution des travaux coordonnés par Roland Goigoux sur la lecture, à Lyon, ce 25 septembre. "Oui, bien sûr", il y aura une dictée une fois par jour, répond-elle sans préciser si elle pense uniquement au cycle 2, même si les fondamentaux une fois acquis, il est possible d'avoir davantage d'autonomie, dit-elle. Mais pour bien apprendre, "il faut de l'entrainement, des exercices répétés, répétitifs, de lecture, d'écriture, de compréhension orale, d'expression orale, indéniablement, il en faut de façon quotidienne, et donc de façon quotidienne des travaux d'écriture."
Quant à la dictée, il faut la comprendre comme de "l'écriture sous énoncé", et ceux qui pensent à la dictée "de 45 minutes, à la Bernard Pivot, se trompent". Il s'agit de "faire écrire quotidiennement des mots, des phrases, des textes sous énoncé", et cet énoncé, c'est aussi bien en français qu'en dehors, en arts plastiques ou en mathématiques.
"Le retour des cahiers"
La ministre élargit alors son propos, "ce dont ces programmes sont le nom, à l'école primaire, c'est notamment le retour des cahiers, de l'écrit, des exercices là où, ces dernières années, on faisait appel à des fichiers pré-remplis qu'on distribuait aux élèves en leur demandant de compléter une phrase (...), sauf que ce faisant, on ne les faisait pas écrire suffisamment." Interrogée par Luc Cédelle (Le Monde) sur le caractère injonctif de son discours, la ministre estime que "faire écrire les élèves quelques minutes chaque jour", c'est "la moindre des choses".
Najat Vallaud-Belkacem évoque encore le "Plus de maîtres que de classes" qui a "des vertus pédagogiques extrêmement importantes" et elle ajoute, à propos de l'évaluation de ce dispositif qui devrait lui être remise officiellement mardi prochain: "Je suis pour la recherche en éducation"; "nous comptons développer les évaluations" avec comité scientifique et donc indépendantes, pour la réforme du collège et pour l'amélioration de la mixité sociale via la carte scolaire.