Dictée : la ministre répond au SE-UNSA et au SNUIPP-FSU
Paru dans Scolaire le vendredi 25 septembre 2015.
Le SE et le SNUIPP ont tous deux écrit à la ministre de l'Education nationale pour s'inquiéter de ses propos sur la "dictée quotidienne". Pour le syndicat FSU du premier degré, Najat Vallaud-Belkacem s'est "livrée à une interprétation très personnelle" des nouveaux programmes qui évoquent des "activités diverses" pour "résoudre les problèmes orthographiques", parmi lesquelles "des dictées courtes sous une variété de formes (...) et pratiquées de manière rituelle", ce qui laisse "la place à l'autonomie pédagogique des enseignants du primaire". Ils mettent l'accent "sur l'importance du raisonnement et de la compréhension dans l'apprentissage de l'orthographe, mais aussi du calcul et de la lecture". Même tonalité pour le syndicat UNSA des enseignants, la ministre commet "un abus de langage" puisque "les programmes évoquent des dictées régulières” et non pas des "dictées quotidiennes obligatoires”. Ce n'est de plus pas son rôle "que de fixer des rythmes d’apprentissage (qui plus est uniformes) sur tout le territoire, pour tous les élèves et toutes les classes", ce qui serait "en totale contradiction avec la Refondation pédagogique".
Dans sa réponse, la même lettre au mot près adressée à chacun des deux secrétaires généraux, la ministre fait valoir que les nouveaux programmes définissent le cycle 2 (CP-CE1 et 2) comme "celui où le sens et l'automatisation se construisent simultanément" et où "l'automatisation de certains savoir-faire" est le moyen "de libérer des ressources cognitives". Le programme de français prévoit que "les activités de lecture et d"écriture sont quotidiennes" et que "les relations entre elles sont permanentes". Parmi ces activités, "de courtes dictées de syllabes et de mots". Elle ajoute que les travaux de Roland Goigoux "confirment le rôle central joué par les pratiques enseignantes", et elle tient à souligner "(s)on attachement à la liberté pédagogique des enseignants du premier degré".