Scolaire » Actualité

Un salon "pour aider les jeunes à reprendre confiance" ("Jeunes d’Avenirs", organisé par AEF).

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 25 septembre 2015.

En 3e, Anthony ne supportait plus l’école, on y apprenait "des choses qui n’avaient aucun intérêt" et sans lien avec ce qu’il voulait faire plus tard. Il a quitté le collège avant le brevet et depuis, il ne fait rien, il reste chez lui. Mais, aujourd’hui, il a 18 ans, il se rend compte qu’il a eu tort, il veut reprendre une formation, il veut devenir infographiste et c’est pour ça qu’il est venu au Salon Jeunes d’Avenirs.

Organisé par le groupe AEF, ce salon qui s’est tenu les 24 et 25 septembre à Paris, "est parti d’un constat simple", déclare le président de l’AEF, Raymond Soubie : "Beaucoup de jeunes sans qualification, sans formation, cherchent un emploi, une formation et ne les trouvent pas. (…) Ce salon n’est pas une foire à l’emploi, ici les jeunes sont accueillis, on les aide à rédiger un CV, à améliorer leur comportement, à connaître leurs points de force, à reprendre confiance. La plupart sont perdus, ils ont un désir d’intégration mais ne possèdent aucun des codes d’accès à l’emploi."

Un guichet unique

Lancé il y a trois ans à Paris, le Salon Jeunes d’Avenirs a eu lieu en juin à Lille et à Marseille. Il réunit des exposants institutionnels, des fédérations professionnelles et des entreprises. "C’est un guichet unique", souligne Danielle Deruy, la directrice générale du salon. "Tous les acteurs de l’emploi et de la formation, publics et privés, sont rassemblés en un même lieu, le temps de ce salon, pour vous simplifier la tâche et vous faire gagner du temps." Elle annonce 14 500 offres d’emploi pour cette année.

Nicolas a 21 ans, il a un bac pro électrotechnique. Il s’est "retrouvé" en BTS fluides, énergie, environnement. Ca ne lui plaisait pas, il n’est pas allé jusqu’au bout. Il est venu au salon pour trouver une entreprise d’électricité… Adjayecoumar a 22 ans, sa passion c’était la cuisine, la restauration, mais ses parents ont préféré qu’elle passe un bac pro compta. Elle a abandonné et ne sait pas trop quoi faire… Johanne a 21 ans, elle a un bac pro compta, elle a préparé un BTS assistante de manager. Elle a échoué en 2013. Elle voudrait refaire le même BTS en apprentissage cette fois mais elle ne trouve pas d’entreprise…

"Oui, mais ils sont venus"

Si un bon nombre de visiteurs sortent confortés dans leur choix, d’autres déclarent repartir comme ils sont venus. "Oui, mais ils sont venus", répond un recruteur de la SNCF. "S’ils sont intéressés par un secteur, on leur parle des métiers qui recrutent, des formations nécessaires… Souvent, ils ne connaissent pas nos métiers." En manque d’informations et parfois perdus dans les méandres de leur formation initiale, les visiteurs se retrouvent sur le stand des académies d’Ile-de-France et de l’Onisep où on leur présente notamment un dispositif créé récemment : "Reviens te former".

Destiné aux 16-25 ans, sans diplôme et sans qualification professionnelle, qui souhaitent reprendre une formation pour trouver ensuite un emploi plus facilement, il leur offre "un droit au retour en formation". Le site reviensteformer.gouv.fr propose "un service de rappel gratuit avec une prise en charge rapide et un service personnalisé pour tout jeune qui en fait la demande."

9 000 demandes de rappel

En visite sur le salon, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a longuement rencontré ces jeunes déterminés à revenir en formation. Les chiffres de fréquentation de ce nouveau service, qui viennent d’être publiés, la conforte dans son action en faveur des décrocheurs : du 19 mai au 21 septembre, le service de rappel a enregistré 8 909 demandes de rappel et 6 918 ont été traitées, les autres étant en cours de traitement. Sur les 6 918 demandes traitées, 3 254 ont donné lieu à un rendez-vous fixé avec un référent qui est chargé d’élaborer un projet de formation avec le jeune. La majorité des demandes proviennent de jeunes non-diplômés (64%), 13,9 % ont 20 ans, 3,7% ont 16 ans et 5,4%, 25 ans. 

Myriam El Khomri, la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, après avoir annoncé que "même si les chiffres du chômage ne sont pas bons globalement, en 3 mois, 10 000 jeunes en sont sortis", elle a félicité les organisateurs du salon pour "cette mise en réseau de tous les acteurs". "Ce sont les entreprises qui créent les emplois", a-t-elle ajouté. "Il y a beaucoup d’engagement et de potentiel dans nos quartiers, il faut aider à la création d’entreprises".

 

Colette Pâris

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →