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"Le projet de programmes présenté par le CSP me convient" (N. Vallaud Belkacem)

Paru dans Scolaire le vendredi 18 septembre 2015.

"Ils me conviennent", déclare Najat Vallaud-Belkacem ce 18 septembre à propos des projets de programmes qui lui ont été remis hier par Michel Lussault, le président du CSP (Conseil supérieur des programmes). Lors de leur présentation à la presse, la ministre de l'Education nationale, sans doute soucieuse de désamorcer les critiques, insiste sur la "solidité" des apprentissages, un principe qui amène à repousser au CM1 la division, sur la priorité à la maîtrise du langage, avec des entraînements quotidiens, qu'il s'agisse de dictées (de sons ou de mots dans les petites classes, ndlr), du calcul mental ou de la lecture. Elle souligne aussi leur caractère "ambitieux", quand par exemple les élèves du cycle 4 sont invités à parler à leurs camarades de livres qu'ils auront lus chez eux. De plus, "ils préparent au monde de demain", puisqu'ils prévoient que les élèves apprennent par exemple à "écrire au clavier"; ils sont lisibles et le CSP a fait un important travail de réécriture pour qu'ils puissent être compris de tous; "ils corrigent les errements" des programmes de 2008, trop lourds, et sans mise en cohérence avec le socle commun.

C'est aussi un point sur lequel insiste Michel Lussault. Il évoque une "cohérence parfaite" entre les cycles, y compris la maternelle. "Jamais, ajoute-t-il, les programmes des neuf années de l'école obligatoire, n'ont été présentés dans un même volume de manière homogène." Ils sont en effet organisés par cycles et par disciplines, mais pour chaque discipline et pour chaque cycle, figurent en tête un paragraphe très lisible, notamment par les parents (ou les élèves) et la liste des compétences travaillées avec des renvois au socle ainsi que les attendus en fin de cycle, puis sur une colonne, une liste de "connaissances et compétences associées" et sur une autre colonne, des "exemples de situations, d'activités et de ressources pour l'élève", et enfin des "repères de progressivité" qui indiquent ce qui doit être travaillé, de préférence, dans chacune des trois classes du cycle. Viennent enfin les "croisements entre enseignements", qui apparaissent comme des suggestions pour des activités interdisciplinaires. Par exemple, au cycle 2, le travail sur "les grandeurs et leur mesure" peut être mis en relation avec l'EPS "(durées, longueurs)" ou la musique "(durées)".

L'ambition pour la culture littéraire, mais pas de liste d'oeuvres

Ces programmes ne sont "pas didactisés", ajoute Michel Lussault. C'est à dire que le travail d'accompagnement des enseignants et de la production de ressources reste à faire. Il appartient au ministère (inspection générale, direction de l'enseignement scolaire) et aux enseignants avec leurs associations de le mener à bien (il ne cite pas les éditeurs de manuels, ndlr). C'est pourquoi ils ne comportent pas de liste des oeuvres littéraires à étudier au collège : "nous n'avons pas voulu descendre dans le détail", même s'il affirme l'ambition des programmes en termes de culture littéraire et artistique.

Au-delà, ces programmes sont "tournés vers la compréhension". Et il se moque : "nous avons des élèves qui savent lire, mais qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent (voir ToutEduc ici), qui savent résoudre des équations, mais qui ne comprennent pas à quoi elles servent". En même temps, sans la connaissance du code, rien n'est possible, et, admet implicitement Michel Lussault, le CSP a quelque peu dérogé à ses règles en insistant sur la nécessité pour les enseignants d'activités régulières et quotidiennes. "Nous sommes un peu obsessionnels sur les apprentissages fondamentaux"; le projet comporte donc la mention de "points de vigilance" sur lesquels les professeurs des écoles "doivent être intransigeants" car "l'école, c'est du sérieux".

Il est par ailleurs pour lui très clair que le contact entre les disciplines et les activités interdisciplinaires, loin de les affaiblir, les renforcent, un point sur lequel insiste également la ministre. Questionné sur l'enseignement laïque du fait religieux, il fait bien la distinction avec un enseignement des religions. Il s'agit de les comprendre comme des faits sociaux, culturels, politiques, et d'en comprendre la complexité, sans oublier "la longue conquête de la liberté de pensée".

Interrogée sur la formation continue des enseignants, Najat Vallaud-Belkacem indique que le budget qui lui est consacré est passé de 40 à 70 M€ de 2012 à 2015, et elle estime que la formation de 8 jours prévue pour les professeurs des collèges ne doit pas être "exceptionnelle". Cette année, trois jours doivent être réservés aux nouveaux programmes, trois à la réforme, et deux au numérique.

Le projet de programmes sera soumis au CSE les 8 et 9 octobre avant son adoption. Il est accessible sur le site du ministère ici

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