Réforme des collèges : le travail en équipe induira moins de solitude et plus d'enthousiasme (N. Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire le vendredi 11 septembre 2015.
"Ce que nous avons constaté ce matin, c'est l'enthousiasme des enseignants qui est né du fait de travailler ensemble." C'est l'une des observations faites par Najat Vallaud-Belkacem, ce vendredi 11 septembre 2015, à l'occasion d'un déplacement organisé en Haute-Garonne et à Toulouse où elle a inauguré le nouveau bâtiment du rectorat de l'Académie. Celle-ci a notamment été interrogée sur l'appel à la grève du 17 septembre prochain contre la mise en œuvre de cette réforme, réforme dont les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), et donc le travail en équipe, sont l'un des mesures phares. Celle-ci appuyait son argumentation sur l'expérience qu'elle avait, dit-elle, observée le matin même lors de son déplacement dans plusieurs établissements de la région Midi-Pyrénées qui expérimentent déjà certaines mesures avant la généralisation programmée à la rentrée 2016.
"Ce que l'on constate dans les établissements qui l'expérimentent c'est que c'est une façon de sortir les enseignants de leur solitude", a-t-elle aussi avancé, soulignant par ailleurs que "c'est aussi bon pour les enseignants dans leurs pratiques professionnelles". "Beaucoup enseignants qui pratiquent cela nous disent qu'ils ont appris de leurs collègues en faisant du co-enseignement, en voyant comment leurs collègues arrivent à gérer telle ou telle difficulté dans la classe."
La ministre estime également que la crainte concernant le surcroît d'autonomie laissé aux collèges n'est pas justifiée. "La première des réponses à apporter à ceux qui craignent cette réforme des collèges, c'est que la nouvelle autonomie ne signifiera pas que c'est le chef de l'établissement qui décidera seul dans son coin, ce sera bien le conseil pédagogique au sein du collège, qui est composé à la fois du chef d'établissement et des enseignants et qui décideront ensemble de ce qu'ils feront de ces 20% de temps supplémentaire qui ont vocation à mieux répondre aux besoins des élèves", a-t-elle assuré.
Réforme territoriale : pas d'impact sur l'organisation des agents, selon la ministre
Par ailleurs, la ministre a justifié les choix de conserver la carte actuelle des académies dans le cadre de la réforme territoriale par le fait que "l'Education nationale est un service public particulier qui a besoin d'un maillage de terrain, dans la proximité. Ce qui nous a conduits à demander que nous soyons traités de façon un peu singulière. C'est la raison pour laquelle nous avons souhaité conserver les académies dans leurs frontières actuelles". Même si, rappelle-t-elle, "pour conserver la nouvelle donne territoriale, nous aurons bien un interlocuteur unique pour traiter avec les présidents et préfets de régions".
Pas d'outils de pilotage nouveaux, affirme-t-elle aussi, mais "des comités de recteurs qui se réuniront pour coordonner les prises de position", le travail relevant davantage de la "concertation et de la coordination" que d'une nouvelle organisation des agents. Ceux-ci ne "seront pas impactés", assure-t-elle encore, "ni sur leurs sites, ni dans leur organisation, ni dans leur travail".
Camille Pons