La rentrée vue par les parents de la PEEP : "on a un peu de mal à se passionner"
Paru dans Scolaire le mercredi 09 septembre 2015.
Valérie Marty a "un peu de mal à se passionner" pour les nouveautés de cette rentrée scolaire. La présidente de la PEEP pense que les parents aimeraient à la fois "une réflexion plus approfondie" sur l'enseignement des langues par exemple, et davantage d'accompagnement dans les établissements, d'autant que, "sur le terrain, ça ne change pas". V. Marty remercie notamment Najat Vallaud-Belkacem pour ses propos sur la place qui doit être faite aux parents dans les établissements, "mais le chemin sera encore long" avant que cela passe dans les faits. Et les responsabilités, à l'entendre lors de sa conférence de presse ce 9 septembre, sont partagées.
Ainsi la ministre de l'Education nationale a-t-elle écrit une lettre ouverte aux parents, mais elle-même à dû s'y prendre à deux fois pour être sûre d'avoir compris ce que signifiaient les trois premières phrases. Il faut donc des documents "plus facilement accessibles à tous". Remplir les fiches pour l'orientation des élèves en seconde relève de l'exploit. Mais on ne peut pas pas non plus "continuer à diriger le système éducatif avec des injonctions", "sans accompagnement ni bienveillance à l'égard des personnels". Il ne faudrait pas non plus que, dans les établissements, que tout dépende "de la bonne volonté d'une personne".
"Compliqués à mettre en place"
La réforme du collège contient certes "des points intéressants", comme les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), mais ils seront "compliqués à mettre en place". D'ailleurs, seuls 24 % des quelque 6 000 parents qui ont répondu au questionnaire que leur a adressé la fédération savent ce qui va changer à la rentrée 2016 (30 % le savent "partiellement"); ils sont 54 % à se dire inquiets, notamment parce qu'ils pensent que "l'enseignement des langues sera réduit pour (leurs) enfants" et parce que "les sections dites 'élitistes' sont supprimées".
Autres enseignements de cette enquête, ils sont 90 % à estimer que la rentrée s'est déroulée de manière satisfaisante, mais ils s'inquiètent de l'augmentation des effectifs, et ils signalent à la fédération des classes de 6ème à 30, des classes de lycée à plus de 36. En ce qui concerne les rythmes scolaires, ils sont près de 50 % à penser qu'il "faut revoir cette réforme", les autres estimant qu'elle se met en place "petit à petit" mais que l'Education nationale devrait davantage s'investir dans le fonctionnement des activités périscolaires. Ils sont 2 sur 3 à estimer que "ce nouvel aménagement du temps n'est pas adapté aux élèves de maternelle" et encore un peu plus nombreux à douter qu'elle ait un effet sur la réussite des élèves.
Interrogé sur l'EMC (enseignement moral et civique), ils y sont favorables à 80 %, mais, fait remarquer Valérie Marty, il est dommage de ne pas envisager des actions qui impliquent les parents. Ils ne sont que 8 % à penser qu'il faudrait supprimer le baccalauréat, mais 70 % à penser qu'il serait "judicieux de réduire le nombre d'épreuves en introduisant une part de contrôle continu". A noter encore qu'il sont près de 60 % à penser que l'Ecole n'est pas "à même de réduire les inégalités sociales et culturelles", mais ils sont près de 50 % penser qu'il faut donner "plus de moyens à l'école primaire" pour réduire les effectifs. Viennent ensuite, parmi les solutions, l'autonomie de gestion des écoles et des établissements, et une meilleure gestion des carrières des enseignants "en leur permettant d'exercer différents métiers". La revalorisation de leurs salaires, un meilleur accueil des parents, le numérique, le travail sur le climat scolaire... viennent après.
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