Réforme du collège : la FSU demande au gouvernement de "reprendre les discussions"
Paru dans Scolaire le jeudi 03 septembre 2015.
"Le gouvernement veut rassurer, mais ce n'est pas par la méthode Coué qu'on fera face à la situation", déclare Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, lors de la conférence presse de rentrée de la fédération syndicale le 03 septembre, se référant notamment à la réforme du collège. "Non, il n'y a pas de malentendu sur cette réforme, mais un débat sur le fond. Il faut accepter de le mener. Le temps éducatif est toujours plus long que le temps politique", poursuit-elle. Quant à la publication du décret au lendemain d'une mobilisation, elle évoque "une provocation qui a mis le gouvernement dans l'impasse." La FSU appelle à la grève le 17 septembre et demande au gouvernement de "reprendre les discussions" sur cette réforme. "Il faut réussir la réforme du collège, mais pas celle qui est proposée", estime-t-elle.
Emplois : "Il faut mettre un sacré coup de booster pour tenir l'engagement"
Plus globalement, la FSU observe "un décalage entre les priorités affichées par le gouvernement et la réalité du terrain". Elle pointe à cette rentrée des difficultés liées aux sureffectifs avec des "classes surchargées, particulièrement dans les lycées" et aux remplacements. Sujet de préoccupation : "le retard pris en termes de moyens et d'investissements". Sur la question des emplois, la fédération remarque qu'ont été créés un peu plus de la moitié des 60 000 postes promis par le gouvernement d'ici à 2017. "Il faut mettre un sacré coup de booster pour tenir l'engagement. Nous serons très vigilants sur ce point", affirme Bernadette Groison.
Selon la FSU, "il existe bien une crise des recrutements liée à l'image fortement dégradée du métier d'enseignant". La fédération met aussi l'accent sur la question des salaires et indique qu'elle décidera les 15 et 16 septembre si elle signe le protocole d'accord sur les PPCR (Parcours professionnel, carrières et rémunérations).
Bilan de la réforme du lycée : "Le rapport existe, mais on n'arrive pas à en voir la couleur"
Du côté de l'enseignement primaire, les nouveaux programmes de la maternelle ont été "globalement bien reçus" par les enseignants, constate la FSU. Mais elle attire l'attention sur la scolarisation des moins trois ans qui reste à développer. Quant au lycée, la fédération demande une discussion sur le bilan de la réforme. "Le rapport existe, mais on n'arrive pas à en voir la couleur. On se demande ce qu'il contient et pourquoi on n'arrive pas à le sortir." La FSU rappelle aussi l'engagement pris sur une revalorisation de l'enseignement professionnel "dont on attend toujours le contenu."Au sujet de l'apprentissage, elle souhaite que la conférence thématique lancée il y a plusieurs mois ne se limite pas à une grand-messe mais aborde bien "les mesures à prendre."
Autre thème majeur : la formation continue des personnels. Aux yeux de la FSU, sa durée reste insuffisante et son contenu s'avère trop axé sur le fonctionnement du système éducatif, pas assez sur les objets professionnels. Bernadette Groison cite sur ce point les huit jours de formation relatifs à la réforme du collège : "On va nous expliquer comment cela marche, mais ce n'est pas ce dont on a besoin."
Sur l'éducation prioritaire, la FSU demande qu'un bilan soit fait à la fin de l'année scolaire sur la nouvelle carte et sur ses aspects pédagogiques. Enfin, elle se réjouit d'avoir "réussi à éviter la fusion des académies". "La mobilisation a compté face à quelque chose d'impossible à organiser", commente Bernadette Groison.
Diane Galbaud