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Le SGEN-CFDT redoute "l'enlisement technocratique" des réformes

Paru dans Scolaire le jeudi 03 septembre 2015.

Le ministère de l'Education nationale serait-il en train "de se donner les moyens de rater" la réforme du collège ? C'est la question que se pose Frédéric Sève, le secrétaire général du SGEN-CFDT. Actuellement, les postures sont "surjouées", les opposants à la réforme "n'arrivent pas à mobiliser", mais la refondation non plus, et le plan de formation des enseignants "paraît très loin de prendre la mesure des enjeux". Il ne faudrait évidemment pas que pour offrir une porte de sortie (au SNES, que F. Sève ne cite pas, mais auquel il pense manifestement), le Gouvernement dénature son projet, auquel cas "la réforme changerait d'adversaire". Il faudrait surtout que les enseignants aient les moyens de débattre de sa mise en place avant que l'utilisation des DHG (dotations horaires globales) soit décidée. Or elles arrivent dans les établissements à la mi-janvier et ceux-ci ont trois semaines pour voir ce qu'ils en feront. Le SGEN est favorable à l'autonomie des équipes éducatives, encore faut-il qu'elles puissent envisager collectivement un projet sur trois ans, la durée du cycle 4, faute de quoi, c'est le chef d'établissement qui décidera seul de l'utilisation des moyens.

Or la ministre, dont l'organisation syndicale dénonce "le manque de volontarisme", privilégie "une formation des individus, "hors temps scolaire", en fin de journée dans l'académie de Versailles, alors que la préparation de la rentrée 2016 est "cruciale". Ces difficultés s'inscrivent dans un contexte de "nette dégradation du climat social". La fédération a d'ailleurs lancé une alerte sociale pour la résorption des inégalités entre le 1er et le second degré (voir ToutEduc ici) et elle s'inquiète de la situation des personnels d'encadrement, personnels de direction et inspecteurs, un "maillon en souffrance" du système éducatif, pour lequel elle envisage de saisir le CHSCT. Elle dénonce notamment l'absence de soutien de la hiérarchie alors que se multiplient les conflits et "la chasse au chef". Interrogé par ToutEduc sur la situation des PLP (professeurs des lycées professionnels), le SGEN estime qu'une occasion a été ratée dans le cadre du groupe métier sur les enseignants, du fait du SNETAA (le syndicat FO des PLP) qui s'est opposé à un rapprochement avec les autres corps enseignants. Il souligne aussi que les PLP ont vocation à enseigner dans les formations post-bac, les BTS, mais tout le monde ne l'accepte pas.

Autre sujet d'inquiétude pour le SGEN, le baccalauréat. "On n'arrive pas à progresser sur le bac - 3 - bac + 3", l'examen ne joue pas son rôle d'articulation et ne porte pas sur les compétences requises pour réussir dans le supérieur. Or la forme des épreuves déterminent les modalités du travail en amont. L'opinion publique évolue et il devient possible d'envisager une réforme du baccalauréat.

En ce qui concerne l'apprentissage, le SGEN l'envisage comme une modalité de formation parmi d'autres, et il est favorable à son développement au sein des lycées, de façon à sécuriser les parcours. En cas de rupture du contrat, le jeune peut continuer son cursus sous statut scolaire.

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