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Collège : grève le 17. La FNEC (FO) veut aller plus loin

Paru dans Scolaire le mercredi 02 septembre 2015.

L'intersyndicale (SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ’action, SUD éducation et SNLC-FAEN) a arrêté hier soir 1er septembre la date de la grève. Ce sera le 17 septembre, pour demander l'abrogation des textes (décret et arrêté) de la réforme du collège, et pour inviter les enseignants à ne pas participer aux actions qui concourent à sa mise en place pour l'an prochain, indique à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée la FNEC. Le texte n'est pas encore finalisé, mais la fédération FO de l'enseignement en élargit le mot d'ordre à tous les personnels de l'éducation, elle propose aux autres fédération de s'y associer et elle évoque un "gouffre" entre les réalités du terrain et le discours officiel. Elle se situe clairement, avec la confédération, dans la dénonciation de la politique économique et européenne du gouvernement, laquelle "affecte le service public". Elle estime de plus qu'elle se heurte à un refus de dialoguer de la part de la ministre et elle réaffirme ses fondamentaux, la défense du statut des fonctionnaires et la revendication salariale.

Elle liste les points qui font problème. Les "60 000 postes" sont "de l'enfumage", un "habillage comptable", et sur le terrain, les personnels constatent "le manque dramatique de moyens". C'est vrai dans les classes mais aussi dans l'administration, où "les conditions de travail sont hallucinantes", les heures supplémentaires non payées, et où seuls 200 des 400 postes promis sur le quinquennat ont été créés, alors que 10 000 postes avaient été précédemment supprimés. Des apprentis, payés au quart du SMIC, remplacent des agents.

Les rectorats préféreraient recruter des contractuels plutôt que de prendre sur les listes complémentaires (même si, en Seine-Saint-Denis, 220 enseignants ont déjà été recrutés sur la liste complémentaire du concours exceptionnel, et seront à plein temps cette année ; le SNUDI n'a pas d'informations sur d'autres recrutements éventuels). La titularisation des contractuels devrait se faire par examen professionnels, et non par concours. C'est notamment vrai pour l'enseignement professionnel, où les contractuels sont nombreux, et souvent humiliés par un échec au concours... avant d'être à nouveau recrutés. De plus, le ministère envisagerait un texte prévoyant une baisse du niveau des exigences pour le recrutement de contractuels.

Perte du pouvoir d'achat

Dans les lycées professionnels, les enseignants rentrent en sachant qu'ils vont perdre du pouvoir d'achat puisque l'indemnité pour le CCF (contrôle en cours de formation) est supprimée, et que l'indemnité de sujétion particulière (312 €/an, 400 l'an prochain) ne concerne que les deux tiers des PLP. Le SNETAA (le syndicat des PLP) craint de plus que les CPC (le lieu de rencontre des entreprises, des syndicats de salariés et des enseignants) ne soient réformées, que les enseignants se trouvent exclus des débats sur la définition des référentiels des examens, et ne soient donc que des "prestataires de service". Le SNETAA dénonce aussi le discours sur le développement de l'apprentissage alors que "ça ne marche pas". Il craint par ailleurs que les SEGPA ne soient maintenues dans les collèges que comme des coquilles progressivement vidées de leur substance.

Dans le premier degré, le SNUDI demande toujours le retrait de la réforme des rythmes, et dénonce la généralisation de la "charte d'engagements réciproques" entre Education nationale et collectivités qui met les enseignants dans la dépendance des mairies. Un élu a d'ailleurs obtenu la mutation d'un directeur d'école qui n'était pas d'accord avec le PEDT (projet éducatif de territoire) de la municipalité. Ailleurs, un maire a exigé des excuses du corps enseignant qui s'opposait à sa conception de la réforme. D'ailleurs celle-ci "n'a pas d'effets bénéfiques" sur les apprentissages des élèves, sinon leur fatigue, et elle sert d'argument publicitaire à l'enseignement privé qui affiche qu'il ne l'applique pas.

Il faut que ce soit la dernière grève

Interrogé sur les chances de succès de la grève le 17, la FNEC et ses syndicats citent des enseignants qui, le jour de la rentrée, "n'en peuvent déjà plus", qui sont "très inquiets", qui craignent que l'Ecole française ne connaisse bientôt le sort de son homologue grecque. Ils estiment que la grève du 11 juin, avec 30 % (selon leurs estimations) de participation dans les collèges, a été un succès, que "ça bouillonnait" dans les établissements avant les vacances et que les échos des AG qui ont été organisées lors de la pré-rentrée leur donnent à penser que les enseignants sont demandeurs d'une journée de grève. "Il faut que ce soit la dernière. On la fait pour gagner. Si le 17, la ministre n'annonce pas le retrait de la réforme, la question se posera de la continuer. Ce sont les collègues qui décideront (lors d'AG dans les établissements)."

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