Le SNES-FSU prévoit une mobilisation dès septembre sur la réforme du collège
Paru dans Scolaire le mercredi 26 août 2015.
"Notre priorité, c'est la lutte contre la réforme du collège. Il y aura une action des personnels là-dessus dès la rentrée", déclare Roland Hubert, cosecrétaire général du SNES-FSU, lors de la conférence de rentrée du syndicat ce 26 août. Une intersyndicale est prévue le 1er septembre pour décider de la suite à donner au mouvement : le SNES évoque une manifestation nationale en octobre précédée d'une "grève préparatoire" en septembre afin de "montrer à la ministre le mécontement global et continu" sur ce sujet.
Le syndicat estime possible de changer le décret et l'arrêté portant organisation du collège, publiés au Journal officiel du 20 mai (au lendemain d'une mobilisation des enseignants contre la réforme). "Il suffit qu'ils repassent devant les instances, affirme Frédérique Rolet, cosecrétaire générale. Cela dépend de la volonté politique de le faire." Elle précise que le SNES souhaite essentiellement revenir sur "l'arrêté très coercitif sur les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires)" car l'autonomie prévue conduira à "une mise en concurrence des disciplines."
Selon le syndicat, le Premier ministre Manuel Valls aurait confié à la FSU n'avoir pas eu l'intention de faire un coup de force en publiant le décret, mais tout en assumant son geste. "Il chercherait aujourd'hui une porte de sortie", indique Frédérique Rolet.
Un "contexte morose"
Sur la rentrée elle-même, la cosecrétaire générale du SNES évoque "une absence de ligne de force, de souffle et de projet éducatif" de la part du ministère, tout en soulignant "le contexte morose" : "le gouvernement va traverser un débat budgétaire extrêmement difficile". Et d'estimer : "il ne pourra pas tenir sa promesse de 60 000 emplois créés d'ici à 2017 : 8500 emplois nouveaux sont inscrits au budget 2016, il en faudrait au moins 11 000 pour assurer les plus de 22 000 qui restent à créer".
Par ailleurs, le second degré "continue à subir une crise du recrutement, avec toujours des disciplines qui ne font pas le plein aux concours", observe Frédérique Rolet. Sur la question démographique, le SNES se déclare surpris par le manque d'anticipation du ministère. Selon lui, les problèmes vont se cristalliser en classe de seconde, avec 35 000 élèves de plus à cette rentrée et 30 000 à la rentrée 2016, ce qui conduit à "des ouvertures de classe en catastrophe."
Le syndicat pointe aussi l'absence de financement de l'enseignement moral et civique dans les séries technologique, les établissements devant "piocher dans leur dotation globalisée." "On lance des choses et on a l'impression que les moyens ne suivent pas, que les dispositifs ne sont pas pensés", commente Frédérique Rolet.
Quant à la réforme des lycées, "le bilan, actualisé au fur et à mesure, n'est pas publié ; nous, on ne l'a toujours pas lu", précise Roland Hubert. Il ajoute : "la réforme du collège reprend des points de la réforme du lycée, or le bilan est négatif sur un certain nombre d'axes."
Interrogée sur la proposition d'Alain Juppé d'augmenter de 10% le salaire des professeurs des écoles, Frédérique Rolet évoque "un discours démagogique de proximité avec les parents du premier degré, très biaisé sur la rémunération des enseignants." Elle rappelle que la grille salariale est la même pour les professeurs des écoles et les enseignants certifiés depuis 1989, les différences provenant de la part indemnitaire.
Diane Galbaud