"La rentrée de la consolidation" (Najat Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 25 août 2015.
"C'est la rentrée de la consolidation, avec de nouveaux moyens dont l'école sera dotée pour lui permettre de mieux fonctionner", déclare Najat Vallaud-Belkacem lors de la conférence de presse de rentrée ce 25 août. Pas d'annonces au menu, mais la poursuite de chantiers déjà engagés. Interrogée sur les propositions d'Alain Juppé pour l'éducation, elle "salue leur modération". "J'ai été assez agréablement surprise que celles-ci partagent les grands axes de la refondation de l'école", précise-t-elle, notamment "la priorité au premier degré." Et de poursuivre : "Je suis pour la revalorisation de la rémunération des enseignants du primaire, mais en prévoyant des moyens pour le faire ; ce sera l'enjeu du quinquennat suivant".
En termes de moyens, "la promesse est bel et bien respectée" avec la création de "60 000 postes nouveaux d’ici à 2017" et "35 200 postes créés en trois rentrées", énonce la ministre. Elle signale que la formation initiale des enseignants compte pour moitié dans les postes créés, via les enseignants stagiaires (27 000 emplois supplémentaires depuis 2012, tous degrés confondus).
"Une attractivité retrouvée" pour les métiers de l'enseignement
Motif de satisfaction pour la Rue de Grenelle : l'augmentation de 3,8% des inscrits en 1ère année du master MEEF qui montre "une attractivité retrouvée" pour les métiers de l'enseignement. Selon Najat Vallaud-Belkacem, 100% des postes ouverts aux concours ont été couverts dans le premier degré et 80% dans le second où "l'écart se résorbe progressivement".
La ministre met aussi l'accent sur la redéfinition des métiers engagée depuis 2013 et la revalorisation de la carrière des enseignants du premier degré, via la création d’une indemnité reconnaissant l’exercice de missions particulières.
Priorité donnée au premier degré
"La priorité donnée au premier degré, c'est la réforme des rythmes scolaires qui connaît une vraie stabilisation", affirme Najat Vallaud-Belkacem : 86 % des organisations scolaires relèvent du décret du 24 janvier 2013 (décret dit "Peillon"). Du côté du développement des activités périscolaires, "le choix a été fait de "reconduire le fonds de soutien aux communes". À cette rentrée, "82% des communes seront couvertes par un projet éducatif territorial".
"La priorité donnée au premier degré, c'est aussi l'entrée en vigueur des nouveaux programmes de maternelle", indique la ministre. Sur le plan des apprentissages, une évaluation du niveau des élèves en français et en mathématiques, à des fins diagnostiques, est mise en place au début de la classe de CE2.
Quant aux nouveaux programmes de l'école et du collège prévus pour la rentrée 2016, ils seront présentés début octobre. Huit journées de formation sur cette réforme seront destinées aux enseignants "selon une logique de proximité de façon à réduire les temps de déplacement et à renforcer la cohérence de l’action au niveau local." Interrogée sur le risque d'une nouvelle journée de grève, Najat Vallaud-Belkacem affirme sa "détermination à conduire cette réforme", estimant que la formation et l'accompagnement "permettront de lever les malentendus." Questionnée également sur la réforme du lycée, elle indique qu'un bilan devrait être présenté "à l'automne prochain."
Numérique : "une année charnière"
La ministre évoque "une année charnière" pour le développement du plan numérique. 600 établissements pilotes vont expérimenter de nouvelles formes d'enseignement. Objectifs fixés : 40% des collèges s'engageront dans le plan numérique à la rentrée 2016, 70% en 2017 et 100% en 2018. À destination des enseignants, trois jours de formation dédiés au numérique seront organisés durant l’année scolaire. Autre mesure : à compter de la rentrée 2015, est créé un enseignement d’exploration "Informatique et création numérique" en classe de seconde générale et technologique. Un enseignement optionnel d'informatique sera également ouvert en classe de première à la rentrée 2016.
Nouvelle carte de l'éducation prioritaire
Autre chantier cité par Najat Vallaud-Belkacem : la réactualisation de la carte de l'éducation prioritaire qui va s’étendre à cette rentrée 2015 à un ensemble de 1 089 réseaux, REP et REP+, outre-mer comprise. "L'objectif est clair : réduire l'écart de résultats entre les élèves en éducation prioritaire et ceux hors éducation prioritaire", déclare la ministre. Pour cela, une évaluation sera organisée tous les quatre ans.
Par ailleurs, à compter de la rentrée 2015, les créations d’emplois dans le premier degré public sont réparties entre académies "de manière plus juste et plus fine, en tenant mieux compte de l’hétérogénéité sociale des territoires." La ministre évoque aussi la création de "secteurs multi-collèges" pour développer la mixité sociale à partir de critères d’affectation des élèves définis collectivement ; les territoires pilotes, qui feront l’objet d’un accompagnement scientifique dédié, seront mobilisés à partir de l’automne 2015.
Seine-Saint-Denis
En Seine-Saint-Denis, dans le premier degré, "on a réussi à pourvoir tous les postes ouverts aux concours grâce au concours exceptionnel", précise Najat Vallaud-Belkacem. Et d'ajouter "les titulaires seront bien là."
Diane Galbaud