Lutte contre le décrochage scolaire : "Maintenir les projets à budgets modérés portés par des acteurs de terrain" (IFÉ - Erasmus+)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 23 juillet 2015.
"Les projets portés par des établissements, des acteurs en prise directe avec les élèves en risque de décrochage, permettent localement des avancées significatives à des coûts relativement modestes", observe l’Institut Français de l’Education (IFÉ-ENS-Lyon) dans un rapport sur les projets soutenus par l’Agence Erasmus+ France / Education & Formation relatifs à la lutte contre le décrochage scolaire. Réalisé à la demande de l'agence, ce document a été rendu public en juillet. "Il nous semble donc important de maintenir ces projets européens à budgets modérés, de les valoriser, notamment auprès des instances académiques, et de les développer", poursuivent ses auteurs. Ils suggèrent de favoriser "la création de synergies avec des laboratoires de recherche locaux."
Pour la plupart, ces dispositifs impulsés par des acteurs de terrain inscrivent les équipes dans une démarche d’innovation ou d’expérimentation. Ils produisent "de grands effets pour les jeunes ciblés", mais ne sont néanmoins pas transposables à l’identique dans d’autres contextes. La singularité des parcours de décrocheurs "rend difficile tout travail systématique de repérage d’invariants, tout travail de modélisation de dispositifs hors contexte", souligne l'étude. Qu'apporte la dimension européenne ? Elle "facilite la mobilisation des acteurs, ouvre des perspectives de mobilité et d’échanges et accroit le caractère innovant et l’ambition des actions conduites."
Constituer une base de connaissances sur les travaux européens relatifs au décrochage
Parmi les volets à revoir, figure l'évaluation des projets. Le rapport propose notamment l'organisation par l'agence Erasmus+ de séminaires de travail : ils rassembleraient "acteurs du projet, français et étrangers, chercheurs et experts afin d’analyser les processus d’évaluation mis en place et de travailler à leur amélioration." Objectif : définir pour chaque projet des critères utiles à l’action et qui permettent de repérer, dans le temps du projet, de premiers effets sur le décrochage.
Autre point faible : le manque de visibilité des travaux produits au sein des réseaux d’acteurs européens. Les auteurs de l'étude recommandent la création d'un 'observatoire -conservatoire – laboratoire' afin de constituer une base de connaissances sur les travaux européens portant sur le décrochage." Ils préconisent également une "cartographie des projets" et un "réseau d’acteurs pour conduire des actions entre pairs." Enfin, ils soulignent que le choix des thématiques "doit couvrir tous les axes de la lutte contre le décrochage, en particulier dans le domaine de la prévention."
Le rapport est consultable ici
Diane Galbaud