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Bellefontaine: un seul des enseignants exposés à des mutations forcées obtient l'autorisation de rester dans le collège

Paru dans Scolaire le mardi 21 juillet 2015.

Le renoncement aux procédures disciplinaires auxquelles étaient exposés cinq enseignants du collège Bellefontaine situé en zone d'éducation prioritaire à Toulouse, avait été annoncé par l'Académie le 26 juin dernier (lire ici). Pour autant, les mutations "dans l'intérêt du service public" demandées par le rectorat étaient fin juin toujours d'actualité pour ces derniers. Ce vendredi 17 juillet 2015, un seul d'entre eux, l'enseignante Laure Betbeder, apprenait qu'elle était autorisée à choisir son affectation: rester au collège Bellefontaine ou rejoindre un autre collège. C'est l'une des décisions issues d'un accord proposé par Monique Sassier, médiatrice de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, qui avait été sollicitée le 9 juillet suite à la grève de la faim entamée par cette enseignante depuis le 22 juin.

"Cette mesure", précise le ministère dans un communiqué en date du 18 juillet, a "été proposée pour prendre en compte toute la dimension humaine de la situation et apporter une réponse adaptée à sa gravité". Si la médiatrice, qui n'a pas souhaité commenter pour le moment le protocole à ToutEduc, confie néanmoins que "cela a été dur", le collectif de Bellefontaine qui représente l'ensemble de ces enseignants, regrette de son côté une décision "individualisée" alors qu'il demandait un traitement "collectif".

Des dossiers "vidés" mais des mutations maintenues

Malgré tout, celui-ci se dit plutôt "fier" du mouvement et des résultats obtenus au-delà de celle concernant Laure Betbeder. Selon Didier, l'un des membres du collectif et enseignant concerné par ce conflit, le collectif a également appris ce même jour via un courrier remis en mains propres par la rectrice, "l'abandon définitif des procédures disciplinaires, suspendues d'abord le 9 juillet dernier, le retrait de la mention 'dans l'intérêt du service public' sur les arrêtés d'affectation des enseignants (maintenus dans Toulouse ou l'agglomération), et le nettoyage des dossiers, vidés des rapports et courriels du chef d'établissement et du rapport des deux inspecteurs venus en avril et qui pointaient du doigt des dysfonctionnements en les reliant à ces enseignants. Or cette mesure prouve que ces accusations étaient infondées et qu'elles ne reposaient sur rien", analyse le représentant du collectif.

"Néanmoins nous sommes très loin des revendications de décembre et de celles qui ont suivi", nuance l'enseignant. "De plus, le rectorat se désavoue mais maintient les mutations. Ainsi, deux enseignants qui n'avaient jamais demandé leur mutation vont être obligés de quitter l'établissement alors que leurs dossiers ont été totalement vidés!"

Si le collectif a suspendu le mouvement en même temps que Laure Betbeder levait sa grève de la faim ce vendredi, celui-ci précise qu'il restera "solidaire et vigilant sur la façon dont se passera la rentrée à Bellefontaine". "La rectrice a fait le pari de casser la stabilité d'une équipe", poursuit le représentant du collectif. "Nos mutations auxquelles s'ajoutent des mutations 'classiques' font qu'il y a environ une dizaine de départs. À la rentrée, est-ce que ce seront des remplaçants, des néo-titulaires? De plus, nous vérifierons si les promesses seront tenues concernant nos dossiers et nous verrons comment seront prises en compte nos revendications par le nouveau principal."

Camille Pons

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