Faut-il encore redoubler ? (ouvrage)
Paru dans Scolaire le lundi 13 juillet 2015.
Même si le redoublement a nettement reculé ces vingt dernières années, en particulier depuis 2005, la France reste l'un des pays qui y a le plus recours. Pourtant, de nombreuses recherches ont conclu à son inefficacité, à son impact négatif sur la motivation des élèves et leur insertion professionnelle ultérieure. En s'appuyant sur les travaux issus de la conférence de consensus sur le redoublement, organisée par le CNESCO (Conseil national d'évaluation du système scolaire) et l’IFIE (Institut français de l'Éducation, ENS-IFÉ) en janvier 2015, André Tricot (professeur d'université en psychologie à l'ESPE Midi-Pyrénées), Arthur Heim et Claire Steinmetz (chargés de missions au CNESCO) dressent un état des lieux dans un ouvrage intitulé "Faut-il encore redoubler ?", publié en juin.
Le redoublement est généralement utilisé comme un recours possible pour répondre à une difficulté scolaire importante ou dans l’espoir d’obtenir un choix d’orientation plus favorable. Les auteurs détaillent ses effets en se fondant sur différents travaux scientifiques. Ils analysent les représentations les plus courantes qu’en ont les enseignants et les parents, leur attachement à cette pratique et leur méconnaissance des travaux de recherche.
Faire le lien entre le grand public et la recherche
La conférence de consensus visait à faire le lien entre, d’un côté, les préoccupations et les questions des professionnels et du grand public et, de l’autre, les productions scientifiques. Ses conclusions sont présentées en fin d'ouvrage. Plutôt que d’imposer l'interdiction totale du redoublement, le jury a préconisé l'instauration de dispositifs d’aide à la difficulté scolaire au sein de la classe, sur le temps scolaire ordinaire.
Parmi ses autres recommandations, citons notamment l'expérimentation d’un examen de rattrapage national en septembre en classes de fin de cycle, celle d'un "professeur des apprentissages fondamentaux" ou "professeur de cycle 2" chargé de suivre un même groupe d’enfants du CP jusqu’au CE2, ou encore une préparation de trois semaines durant les vacances d’été à destination des élèves les plus en difficulté. La finalité est de susciter la réflexion et les échanges avec la communauté éducative autour de cette question.
Editeur(s) : CANOPE, coll. Éclairer, juin 2015, 128 pages, 9,90 €
L'ouvrage est proposé ici
Diane Galbaud