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SEGPA: sauvées pour les uns, rien n'est réglé pour les autres

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 05 juillet 2015.

Réactions très diverses, voire contradictoires, des syndicats à l'issue de la réunion du groupe de travail SEGPA (section d'enseignement général et professionnel adapté), ce lundi 29 juin 2015, groupe de travail qui avait pour mission d'étudier, depuis février 2014, un nouveau projet de circulaire de SEGPA. Si le SNUEP-FSU titre "elles sont sauvées!", le SNETAA-FO (syndicat FO des professeurs de l'enseignement professionnel), qui plaidait également pour leur maintien, estime "rien n'est réglé!", alors que le SE-UNSA affiche un motif de déception qui le situe à l'opposé de ces syndicats: que le "tout inclusif" dès la 6e n'ait pas été retenu. Alors que le ministère doit présenter un texte définitif dans le courant du 1er trimestre prochain pour une application à la rentrée 2016, ce projet ne fait donc toujours pas l'unanimité, le SNETAA ayant d'ailleurs déjà organisé un rassemblement devant l'Assemblée nationale ce 1er juillet.

Rappelons que le travail de réécriture de la circulaire avait été engagé alors que plusieurs syndicats voyaient dans le premier projet de texte du ministère une mort programmée des SEGPA. Le SNETAA comme la FNEC (Fédération FO de l'enseignement) soupçonnaient ainsi un possible "démembrement des classes dites pré-professionnelles", au vu du premier projet de texte qui indiquait que les élèves "présentant des difficultés d'apprentissage graves et durables" seraient inscrits dans les classes de 6e et que "les enseignants spécialisés n’interviendraient plus uniquement dans les classes de SEGPA mais également dans les classes du collège" (lire ici).

Un recul pour l'inclusion selon le SE-UNSA

À ce jour, trois tendances ressortent face aux décisions qui ont été actées lors de cette dernière réunion du groupe de travail. Si le SNUEP-FSU affiche sa satisfaction car, selon lui, "le risque de suppression de la classe de 6e SEGPA a été écarté, ainsi que la volonté de transformer la structure en simple dispositif d'inclusion", pour le SNETAA, il est nécessaire que le ministère revoie encore sa copie. Car, argumente-t-il, alors que "le ministère maintient sa logique du 'tout inclusif' pour les élèves et ce dès la sixième tout en maintenant les SEGPA", "comment croire que l'inclusion des élèves les plus fragiles dans des classes de collège parfois surchargées va permettre de résorber les difficultés de ces jeunes?"

Pour ce syndicat, c'est une manière sûre de provoquer le décrochage scolaire au collège de ces élèves, mais le SE-UNSA se positionne tout à l'opposé. Dans un communiqué posté dès le 29 juin, le syndicat regrette que soit écarté le projet "qui consistait à inscrire les élèves dans des classes de 6e 'ordinaire'". "Cette organisation présentait le double avantage de sécuriser les postes de professeurs des écoles en les déconnectant de la carte scolaire et d'ancrer durablement le travail des collègues spécialisés dans les établissements", développe le syndicat. "Trop cher nous répond le ministère qui évalue le coût entre 700 et 900 postes. Dommage également que d'autres organisations syndicales n’aient pas compris cet enjeu et se félicitent de ce recul."

Désaccords sur le temps de travail des professeurs des écoles qui exercent en SEGPA

Le syndicat semble en revanche être plutôt confiant, comme le SNUEP-FSU, sur les propositions que devrait faire le ministère à la rentrée concernant les rémunérations des PLP (professeurs de lycées professionnels) qui exercent en SEGPA. "Pour nous, c'est clair, les collègues de SEGPA n'en peuvent plus de ces écarts (taux des HSE [heures supplémentaires effectives], pas de reconnaissance du rôle de PP [professeur principal], pas d'ISOE/ISAE [indemnité de suivi et d'orientation des élèves/indemnité de suivi et d'accompagnement des élèves]…). Fort heureusement, l'accès aux IMP [indemnités pour missions particulières] va venir réparer ces distorsions....". Pour autant, le SNUEP-FSU précise qu'il sera vigilant sur cette mise en place des IMP, "prévue pour la rentrée 2016", car celles-ci doivent notamment servir à rémunérer les heures de synthèse et coordination que les PLP des SEGPA feront avec le reste de l'équipe pédagogique.

S'il salue l'instauration de ces IMP, le SE-UNSA regrette, au sujet du temps de travail des professeurs des écoles, que le ministère n'ait en revanche pas accepté de retenir l'alignement sur 18h. Ce temps de travail est d'ailleurs aussi l'un des motifs de contestation inscrits dans le recours administratif déposé le 26 juin par SUD éducation contre la circulaire d’application du décret sur les missions et services des personnels du second degré. Circulaire qui doit prendre effet dès la rentrée prochaine alors que le décret est jugé "inique" par le syndicat. Le décret précise entre autres que les services des professeurs des écoles spécialisés en SEGPA, EREA et ULIS sont de 21 heures "alors qu'ils devraient être de 18 heures", estime ce syndicat qui demande, via ce recours, l'annulation de cette circulaire qu'il juge "illégale".

Camille Pons

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