Programmes : le jugement des enseignants de collège plus sévère que celui des professeurs des écoles
Paru dans Scolaire le vendredi 03 juillet 2015.
Le CSP (Conseil supérieur des programmes) devra remettre début septembre à la ministre de l'Education nationale ses propositions pour la réécriture de ses projets de programmes ; les projets "stabilisés" seront présentés au Conseil supérieur de l'Education à la fin du mois. Le ministère publie la lettre de saisine et deux synthèses des résultats de la consultation.
Najat Vallaud-Belkacem insiste sur la nécessité "d'améliorer la lisibilité du projet", les programmes étant à la fois un outil de travail pour les enseignants et "un outil de communication en direction des élèves et de leurs familles". Elle s'inquiète par ailleurs de "la faiblesse des repères de progressivité", un point essentiel qui "conditionne la déclinaison pédagogique des contenus d'enseignement selon la nouvelle logique de cycle". En ce qui concerne le niveau collège et les EPI (enseignements publics interdisciplinaires), la ministre souhaite "que soit précisée de manière systématique la contribution de chacune des disciplines aux différentes thématiques". Elle souhaite aussi une meilleure articulation entre les programmes, les enseignements transversaux, le parcours d'éducation artistique et culturelle, le parcours avenir, le parcours citoyen, l'histoire des arts, l'éducation aux médias et à l'information, l'enseignement laïque des faits religieux.
En ce qui concerne le cycle 2 (CP-CE1-CE2), "le projet de programme recueille une adhésion certaine", notamment le volet "Langues vivantes", mais il gagnerait à être plus lisible et plus concis".
Pour le cycle 3 (CM1-CM2 - 6ème), le projet gagnerait à être plus lisible, plus concis, et son adaptation au niveau des élèves est jugée différemment selon les disciplines et les niveaux (enseignants du premier ou du second degré). "Dans le 1er degré (...) la majorité des personnes consultées s’accorde à dire que les attendus de fin de cycle permettent d’évaluer les acquis des élèves ; dans le 2nd degré en revanche, on ne trouve une majorité d’enseignants d’accord avec cette assertion que dans les disciplines suivantes : en éducation musicale, en EPS, en mathématiques, en arts plastiques et en histoire-géographie".
Pour le cycle 4 (5ème, 4ème, 3ème), le projet manque de lisibilité, il n'est pas en adéquation avec les volumes horaires disciplinaires, même si "les connaissances et compétences proposées par le projet de programme sont adaptées aux élèves", sauf en français et en mathématiques. Le projet n'est pas opérationnel dans plusieurs disciplines, les repères de progressivité manquent mais la contribution des différentes disciplines à l’acquisition du socle commun est jugée "pertinente" de façon majoritaire pour quatre domaines sur cinq.
Les enseignants pensent majoritairement pouvoir s’inscrire facilement dans plusieurs des thèmes des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) "Information, communication, citoyenneté, "Culture et création artistiques", "Sciences, technologie et société" et ("dans une légèrement moindre mesure"), "Transition écologique et développement durable". Ils auront plus de mal avec "Corps, santé, bien-être, sécurité" et plus encore avec "Langues et cultures étrangères ou régionales", "Langues et cultures de l’Antiquité" et "Monde économique et professionnel".
Au total, 40 548 personnes "ont répondu à des degrés divers au questionnaire", dont 16 039 pour le questionnaire Ecole et 24 509 pour le questionnaire Collège. Les résultats de la consultation ici