Ne pas confondre les "métiers verts" et les "métiers verdissants" (CPC Info).
Paru dans Scolaire, Orientation le samedi 13 juin 2015.
"Les emplois verts concernent un large éventail de profils professionnels, de compétences et de contextes éducatifs. Certains sont des types d’emploi entièrement nouveaux, mais la plupart s’appuient sur des métiers et professions traditionnels, avec des contenus et des compétences plus ou moins modifiés." C'est le point de départ du numéro 56 de la revue CPC Info qui vient de paraître avec pour thème "Le développement durable, la transition écologique et énergétique : impacts sur les métiers, les emplois et les formations".
Nathalie Tessier et Peggy Charlet, du Commissariat général au développement durable, précisent que "les métiers verts sont des métiers dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement", tandis que "les métiers verdissants sont les métiers dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègrent de nouvelles briques de compétences". Une analyse des 164 diplômes professionnels, créés ou rénovés entre 2007 et 2013 par les 14 commissions professionnelles consultatives va dans ce sens puisqu’elle distingue les CPC où la transition écologique est un enjeu pour les activités professionnelles (métallurgie, bâtiment-travaux publics, chimie, bio-industrie, environnement, bois), celles où la transition écologique est plus ou moins intégrée dans les contextes de travail (transport-logistique, alimentation, mode, arts appliqués, tourisme hôtellerie-restauration) et enfin, celles qui font une référence plus discrète au développement durable principalement traduite par des "gestes verts" (communication graphique et audiovisuel, commercialisation et distribution, services administratifs et financiers, coiffure, esthétique, secteur sanitaire et social médico-social).
Des leviers pour la transition énergétique
La revue fait aussi un point sur "les campus des métiers" considérés comme des "leviers pour la transition énergétique dans les territoires". Mis en place par la loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’école de la République, les campus des métiers et des qualifications visent à valoriser l’enseignement professionel. Comme le rappelle Dominique Bargas, du bureau de la formation professionnelle initiale à la DGESCO, "c’est la marque d’origine des campus, définis comme un réseau d’acteurs de la formation de laboratoires de recherche/innovation et d’entreprises, implantés sur un territoire identifié pour développer une large gamme de formations, centrées sur des filières spécifiques et sur un secteur d’activité correspondant à un enjeu économique régional ou national".
Un premier appel à projets a été lancé en mai 2013, dix-neuf projets ont été présentés et quatorze ont été labellisés. Six campus évoquaient explicitement les enjeux d’environnement. C’est notamment le cas du campus des métiers et des qualifications aux métiers des travaux publics dans la Région Nord Pas de Calais dont les recherches portent sur "l’amélioration de la prise en compte des nouvelles normes et priorités environnementales". C’est aussi le cas de Grenoble Energies Campus ou d’Energies et maintenance dans la vallée de la Fensch à Thionville.
Selon les secteurs d’activité, la prise en compte de l’environnement a été déclinée de manière plus ou moins spécifique dans les enseignements professionnels. L’arrêté du 29 mai 2013 a introduit de manière transversale cette prise en compte dans les référentiels de 35 diplômes des secteurs de la construction et de l’énergétique dans le bâtiment. Des diplômes spécifiques ont été créés dans le secteur de l’hygiène et de l’environnement comme les bacs pro "Gestion des pollutions et protection de l’environnement" et "Hygiène propreté stérilisation".