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Réforme du collège : les points de vue nuancés des personnels d'encadrement (Sénat)

Paru dans Scolaire le jeudi 11 juin 2015.

"La réforme du collège n'est pas un bouleversement, elle parachève les réformes antérieures", explique Michel Richard, secrétaire général adjoint du SNDEN. Le représentant du syndicat UNSA des personnels de direction répondait hier aux questions des sénateurs de la commission des affaires culturelles qui entendaient les responsables des organisations des cadres de l'Education nationale. Voici les plus saillants de leurs propos.

Pour Michel Richard, le point de la réforme le plus positif est "la fongibilité" des horaires disciplinaires. Il se prononce, comme d'autres de ses collègues, contre le maintien du brevet (sur les positions du SNPDEN, voir ToutEduc ici).

Didier Laffeach (secrétaire général adjoint du Syndicat Indépendance et direction-Force ouvrière) refuse de considérer le collège comme un "maillon faible", et il estime que les objectifs de la réforme sont "louables", mais il craint que les EPI, les enseignements interdisciplinaires, n'aillent à l'encontre du caractère national de la définition des contenus. Il estime aussi que "la France a besoin d'une élite", d'une "forme d'excellence" et il déplore la suppression des classes bilangues et européennes.

Il calcule que la rentrée 2016 devra être préparée dans les établissements "en janvier-février" et que le premier trimestre de l'année à venir verra les enseignants s'approprier les nouveaux programmes en même temps qu'ils devront monter des projets. Ce sera "compliqué, c'est un doux euphémisme"

Pour le SGEN-CFDT, Claudie Paillette rappelle que les enseignants "sont des cadres A" et non des exécutants, même s'ils ont "intériorisé" le fait que "tout soit défini par le haut". Elle regrette que les missions particulières confiées à certains enseignants se traduisent systématiquement par des indemnités pécuniaires plutôt que par du temps de concertation.

Patrick Roumagnac (secrétaire général du syndicat UNSA des inspecteurs, le SI.EN) se moque de "l'image d'Epinal" d'une Ecole qui jouerait le rôle d'ascenseur social. "L'ascenseur a toujours été réservé aux privilégiés", même si de "rares jeunes" ont pu prendre "le monte-charge". Il soutient une réforme qui "ne va peut-être pas assez loin".

Il insiste sur la nécessité que les enseignants s'approprient la réforme : "si on attend des corps d'encadrement qu'ils contraignent les enseignants à la mettre en oeuvre, elle ne sera jamais mise en oeuvre."

Sur ce point, Paul Devin (secrétaire général du syndicat FSU des personnels d'inspection, le SNPI) va dans le même sens que son collègue : "il ne suffit pas décréter une réforme." Mais il doute que cette celle-ci "contribue efficacement à la lutte contre les inégalités", il dénonce l'accompagnement personnalisé sans dédoublements et l'affaiblissement de la formation continue, et, au-delà, l'absence des "choix budgétaires nécessaires".

Claude Desfray (co-secrétaire général du Syndicat des inspecteurs d'académie-inspecteurs pédagogiques régionaux) compte qu'un établissement joue actuellement sur "1 à 2 paramètres", ce sera "7 ou 8" avec la réforme : la liaison avec le primaire, l'organisation de l'organisation des sciences en 6ème-5ème, les enseignements artistiques, l'accompagnement personnalisé, l'organisation des EPI et le choix des thèmes, la répartition entre les disciplines...

Il assure que l'engagement des inspecteurs pédagogiques pour la mise en oeuvre de la réforme sera "sans failles".

Le site du Sénat ici

 

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