Lycées professionnels ; psychologues de l'Education nationale : les évolutions du ministère selon le SGEN-CFDT
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 09 juin 2015.
Le ministère de l'Education nationale va travailler à "une nouvelle organisation" des classes de "3ème Prépa-pro" dans le cadre de la réforme du collège, indique le SGEN-CFDT qui a longuement rencontré la DGESCO (la direction générale de l'enseignement scolaire) sur la question des lycées professionnelles la semaine dernière. L'organisation syndicale a eu le sentiment que le ministère était très mal informé des réalités de terrain.
Elle indique que le retrait du texte "sur la généralisation du CCF (contrôle en cours de formation, ndlr) pour les diplômes intermédiaires du BacPro, "loin d’être comme annoncé par certains syndicats le résultat d’une victoire intersyndicale des conservateurs opposés au CCF, n’est que la conséquence d’un report demandé par le cabinet". Mais le SGEN ignore ce qui se passera ensuite.
Il a demandé la mise en place d'urgence d'un "groupe de travail spécifique sur les métiers de l’apprentissage". Pour le ministère, le développement de l’apprentissage en milieu scolaire pose des questions "de rémunération des personnels, "rendant difficile la mixité des services". Pour le SGEN-CFDT "une clarification du statut des personnels est nécessaire afin de s'assurer que les heures faites par des PLP (professeurs de lycée professionnel) intervenant dans une formation par apprentissage soient incluses dans leur (temps de) service".
Par ailleurs, le bilan de la réforme du lycée professionnel "est reporté sine die", mais un bilan spécifique de la réforme du bac GA (gestion-administration) "devrait avoir lieu", même si l'administration estime que les "mesurettes" déjà mises en place devraient "apporter des améliorations dès la session 2015". En ce qui concerne l'évaluation par compétences, "expérimentée dans certaines académies", la DGESCO indique qu'elle n'est pas demandeuse de sa généralisation.
Pour les PFMP (les périodes de formation en milieu professionnel), la DGESCO considère que "l’assouplissement du dispositif est un vrai sujet", notamment pour les élèves en dernière année de BacPro qui ne souhaitent pas poursuivre leurs études et donc pour favoriser leur insertion.
Pour lutter contre les sorties sans qualification, le ministère travaille sur la définition de blocs de compétences, lesquels ne doivent pas, selon les informations dont dispose par ailleurs ToutEduc, distinguer nettement les compétences professionnelles et les compétences relevant de l'enseignement général, de façon à éviter d'encourager des sorties avec la seule partie professionnelle du diplôme. D'autre part, cette définition suppose "une convergence entre les systèmes de formation et de certification", de façon que la validation par les enseignants d'un ensemble de compétences puisse donner lieu à une certification inscrite dans le parcours de l'élève, même s'il "décroche".
Quant au "droit au retour en formation", il n’est pas "exclusivement" réservé aux décrocheurs, il doit aussi permettre aux élèves qui n’ont pas eu leur bac de le re-préparer "dans le cadre d’un parcours individualisé" qui n'est pas "un simple redoublement".
Au début du mois de mai, le SGEN-CFDT avait été reçu par le cabinet de la ministre pour faire le point sur l'avenir des psychologues de l'éducation des 1er et second degrés, les psychologues "Éducation, développement et apprentissages" et les psychologues "Éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle". Les débats entre l'organisation syndicale et le ministère portent sur le temps de travail, sur l'organisation hiérarchique, sur l'évaluation et sur l'accès à la hors-classe (ou à des échelons supplémentaires dans la grille), sur le régime indemnitaire... Il serait acquis que tous les psychologues de l’Éducation nationale pourront candidater pour être directeur de CIO, qu'en début de carrière, "une progression d’indice plus rapide" reconnaîtra "le niveau bac + 6". Les psychologues pourront "passer d’une spécialité à l’autre par voie de formation continue", leur formation initiale tiendra compte de leur parcours antérieur et "un groupe de travail proposera des évolutions liées à la restructuration de la carte des CIO, à la participation au service public régional de l’orientation (SPRO) et à la lutte contre le décrochage".