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Rythmes scolaires : le bilan nuancé, mais souvent négatif, du SNPI (syndicat FSU des inspecteurs)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 24 mai 2015.

"On ne peut conclure aujourd’hui que la réforme des rythmes a eu un impact positif déterminant sur la réussite des apprentissages", estime le SNPI, le syndicat FSU des IEN (les inspecteurs). Reçu lundi dernier au ministère, il en a présenté le bilan qui peut se résumer en quelques mots, l'ambition "était justifiée" mais la mise en œuvre "n’a pas permis de garantir des organisations favorables à ses finalités". En effet, l'amélioration du résultat des élèves suppose "avant tout un accompagnement pédagogique des enseignants". Or cette réorganisation "a nui à la formation de proximité et ce dans un contexte général de forte réduction de la formation continue".

Le SNPI dresse un tableau général nuancé mais assez sombre des conditions de mise en oeuvre de la réforme. "Dans un certain nombre de communes", la précipitation "a amené des constructions extrêmement fragiles" et, sous pression de leur hiérarchie, les inspecteurs ont parfois été "contraints de donner quitus à des organisations dont ils connaissaient pertinemment le manque de fiabilité". Parfois, les relations avec les élus s'est améliorée, "mais c’est loin d’être toujours le cas" et la hiérarchie a incité les IEN à développer "des éléments de langage qui paraissaient davantage guidés par des alliances avec les élus que par une réflexion de nature pédagogique", ce qui a conduit les inspecteurs "à nourrir des doutes sur le sens même de leur métier". Le décret Hamon "a renforcé cette situation", tandis que les municipales et les changements de couleur politique ont été l'occasion de "modifier sans concertation le projet précédemment établi", ce que les DASEN (les directeurs académiques) ont validé "sans consultation ni des conseils d'école, ni des IEN".

Des effets positifs sur certains enseignements

La réforme elle-même, de l'avis d' "une majorité d’IEN", a eu "des effets positifs sur l’organisation des enseignements le matin", parfois au bénéfice des enseignements "fondamentaux" et "aux dépens des autres disciplines", notamment l'EPS. "Quant aux apprentissages mis en œuvre par les activités périscolaires, il est difficile d’en dresser un bilan global. Mais le constat majoritaire est celui d’activités occupationnelles porteuses de faibles enjeux d’apprentissage." Ces activités sont l'occasion de conflits entre enseignants et animateurs, souvent du fait "d’un allongement de la pause méridienne sans une réelle capacité d’y organiser un encadrement de qualité", mais aussi "du partage des locaux". "Le retour dans les classes est souvent problématique quand une activité périscolaire s’y est tenue : désordre, disparition de matériels personnels d’élèves, dommages sur des travaux d’élèves", auxquels s'ajoutent "le règlement sur le temps scolaires d’incidents liés au temps périscolaire" et "une dégradation des comportements" des élèves, du fait de "la confusion qui existe désormais entre temps scolaire et temps périscolaire".

Pour le syndicat, "l’inadaptation des activités périscolaires aux élèves de maternelle" est parfois "si flagrante" qu'elle en est inquiétante si on pense à "la construction des représentations qu’elles construisent implicitement" chez les petits. Certaines communes "ont réussi à intégrer la sieste dans la pause méridienne", mais d'autres, en rallongeant cette même pause "ont décalé le démarrage de la sieste, créant une situation très défavorable aux activités d’apprentissage de l’après-midi".

Moins de formation, et peu de fermeté

Autres conséquences négatives de la réforme, une diminution des "temps de contact" avec les parents et une réduction des temps d’animation pédagogique : "Malgré l’obligation de service (des enseignants), peu de départements semblent disposés à une fermeté suffisante pour corriger l’évolution actuelle (...) À ce constat de dégradation, s’ajoute celui d’une augmentation des charges de travail pour les équipes de circonscription : dans certaines circonscriptions multi-communales, les équipes de circonscription doivent organiser les mêmes animations deux fois (le mercredi matin pour les communes ayant classe le samedi matin, le mercredi après-midi pour celles ayant classe le mercredi matin)."

Le rapport est téléchargeable sur le site du SNPI, ici

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