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Réforme du collège : SUD, le SGEN-CFDT, P. Hetzel, B. Gonthier-Maurin, G. Zerhinger, le SE-UNSA

Paru dans Scolaire le vendredi 22 mai 2015.

SUD Education propose aux enseignants de "construire la grève jusqu’à l’abrogation" de la réforme du collège. C'est ce que demande une motion adoptée lors du VIIe congrès de la fédération qui s'achève aujourd'hui, 22 mai. Pour elle, "l’intersyndicale doit annoncer rapidement et fermement la date de la grève nationale prévue en juin" pour revendiquer "des moyens" et "pour un collège égalitaire avec un enseignement polytechnique qui garantisse à tou-te-s les élèves l’exploration de tous les types de savoirs, qu’ils soient manuels, techniques, artistiques ou théoriques, reposant sur des pratiques pédagogiques coopératives et émancipatrices". La fédération se démarque à la fois de la droite et d'une réfome qui "accentuerait encore les inégalités". 

Le SGEN-CFDT, qui s'est engagé "en faveur de la réforme", se sent "le droit d'être exigeant sur les conditions de sa mise en oeuvre". Il demande à la ministre "de banaliser la semaine suivant le brevet en juin 2015 et 2016" pour "donner aux équipes éducatives le temps et le cadre nécessaire" à la préparation de la rentrée 2016, "de donner à chaque collège un droit à 6 jours de formation sur site", "d'autoriser un temps de concertation interdisciplinaire sur les premières semaines de fonctionnement des EPI en 2016 et 2017", de mobiliser les inspections "en instituant un moratoire sur les inspections individuelles pendant 2 ans", de "stabiliser les moyens horaires des établissements sur 3 ans" et "de revoir les modalités de gouvernance des établissements scolaires".

Patrick Hetzel, député UMP, fait valoir que "tous les programmes changeront en même temps, du cours préparatoire à la classe de troisième". Il faudra refaire tous les manuels scolaires" et inscrire leur achat, en ce qui concerne le collège au budget de l'Etat. Or ce budget "est passé, de 2012 à 2015, de 20,20 euros à 7,54 euros par élève". La ministre "fait état d’un budget prévisionnel de 60 millions d’euros en 2016 pour l’achat de manuels. Un rapide calcul montre qu’un tel budget est largement insuffisant."

La sénatrice (CRC) Brigitte Gonthier-Maurin, estime qu' "il faut une réforme du collège" et elle n'est pas par principe opposée aux EPI ni à l'aide personnalisée. Mais la réforme repose "sur une diminution globale des temps d’enseignements communs obligatoires au collège". Quant à l'autonomie, "c’est avant tout celle des établissements et non des enseignants qui est renforcée". Et surtout, elle interroge la ministre : "quand allez vous accepter d’envisager un allongement de la scolarité obligatoire et de véritables pré-recrutements" ?

Pour Geneviève Zehringer, ancienne présidente de la société des agrégés, cette réforme doit être annulée. Elle s'inscrit en effet dans le cadre de l'article 13 de la loi de refondation qui prévoit que les éléments du socle commun "et les modalités de son acquisition progressive sont fixés par décret", ce qui, estime-t-elle, "a permis la confiscation, au profit du Gouvernement, des prérogatives du Parlement". Elle demande de même "la révocation" du décret sur le statut des enseignants, celui qui définit le socle commun, et celui qui est "relatif au suivi et à l’accompagnement pédagogique des élèves". 

Le SE-UNSA souligne que la réforme "propose de redistribuer, à tous les élèves, une partie des moyens jusqu’alors consacrés à une minorité", à savoir les moyens des classes bilangues, et les sections européennes. Mais "il est donc tout à fait compréhensible que les enseignants concernés (...) soient inquiets." La ministre prévoit la réunion de commissions académiques pour les langues vivantes, afin de penser ces formes nouvelles d'enseignement, mais "dans certains rectorats, ces commissions ne sont pas réunies" et "parfois même leur composition s’avère assez éloignée du décret. Le syndicat demande à la ministre "de donner consigne à tous les recteurs afin qu’ils réunissent au plus vite cette commission et qu’ils y engagent ce travail d’élaboration d’une carte cohérente des langues, garantissant le développement des langues à faible diffusion." Il lui demande aussi "d’autoriser la prise en charge de l’enseignement de (ces langues) à l’école élémentaire par un professeur du collège".

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