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Un exemple de l'application de la Communication NonViolente pour résoudre les conflits à l'école

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 20 mai 2015.

"Au coeur de la Communication NonViolente", il y a l'"authenticité": sans être forcément "gentil", il s'agit de mettre son interlocuteur en "état de m'écouter", en se donnant, explique Pascal Gbahode, professeur de mathématiques qui pratique cette méthode dans son collège à Sarcelles. Il était invité, hier 20 mai, à un débat de l'IREA (l'institut de recherche du SGEN-CFDT). Selon lui, ce mode de communication permet de résoudre les incivilités (insultes, coups), voire les problèmes de harcèlement au sein des établissements scolaires

Le principe est simple : il s'agit de donner avec bienveillance à son interlocuteur et de l'inviter à en faire autant pour établir une communication. "Garder sa responsabilité et rendre à l'autre la sienne", donc "accepter où j'en suis", précise M. Gbahode. Cela passe donc par quatre étapes : O-S-B-D

- L'Observation: faire parler les sens, c'est-à-dire le toucher, l'ouïe, le visuel. "On est dans l'observation, pas l'interprétation", appuie le professeur de Sarcelles.

- Le Sentiment: séparé du jugement, décrire ce que l'on ressent, mais qui doit être dénué d'idée sous-jacente. "Si on utilise 'jalousie', il y a une idée derrière, l'autre ne m'écoute plus", souligne M. Gbahode.

- Le Besoin : "J'ai besoin de", et non "j'ai besoin que", qui formule déjà une exigence, en obligeant à employer un pronom. "J'ai besoin d'écoute. Si on dit j'ai besoin que tu m'écoutes, dans l'intonation, on va sentir l'exigence", précise le professeur.

- La Demande : elle doit être explicite.

Pour M. Gbahode, le "parce que" est important dans la CNV. "Quand je te vois me prendre  mon stylo, je suis déçu, parce que j'ai besoin de considération. Est-ce que tu pourrais me le rendre et me demander avant de l'emprunter ? Le 'parce que' lie la demande au besoin et du coup, la personne est disponible" pour l'écoute, explique le professeur de mathématiques.

Applications concrètes 

Mais comment montrer que l'on écoute ? Cela peut passer par le silence, la reformulation ou la répétition d'un mot sur le ton interrogatif, assure M. Gbahode. "Des fois, je ne suis pas disponible", reconnaît-il, mais l'important c'est d'en être conscient, quitte à établir la communication ultérieurement. La CNV, et notamment celle qui passe par la médiation, permet de résoudre les problèmes, à l'inverse de la punition, qui souvent, laisse le problème entier, selon lui. 

Et puisque "la vie ne s'arrête pas à la porte de la salle de classe" il propose de former à la CNV les CPE, les assistants de vie scolaire et même les parents, et de la prolonger dans la vie privée. Un des exemples de CNV réussie selon lui est la médiation par les pairs : un élève est désigné médiateur et les autres peuvent passer par lui pour la résolution des conflits, s'il le souhaite, les autres modes de résolution des conflits étant toujours disponibles, note-t-il. Dans son établissement, les médiateurs sont formés en 6ème pour intervenir en 5ème et 4ème. 

Outre la médiation, M. Gbahode a développé des méthodes pour établir une autre relation à ses élèves : des heures en autonomie totale, où les enfants apprennent seuls, des interrogations aidées, des tests d'intelligence multiple afin que chacun connaisse ses points forts pour s'appuyer sur eux lors de l'apprentissage, des QCM et une disposition de la classe en amphithéâtre, chacun étant face autableau. Il reconnaît d'ailleurs avoir mis du temps à changer lui-même la disposition des tables dans la classe, la force de l'habitude prenant le pas sur le reste. 

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