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Grève du 19 mai : le SNES ne demande pas le retrait de la réforme, mais la reprise des discussions

Paru dans Scolaire le mercredi 13 mai 2015.

Pour le SNES, "il y a urgence à arrêter le gâchis". Le syndicat FSU du second degré avait invité la presse ce 13 mai pour exposer sa position face à la réforme du collège. Il appelle à la grève le mardi 19 mai "les collègues" qui sont "en souffrance professionnelle", "exaspérés": il le fait avec plusieurs autres syndicats, notamment le SNEP-FSU, le SNUEP-FSU et le SNUIPP (pour les personnels des SEGPA), le SNETAA et la FNEC FO, le SNALC, SUD éducation et la CGT, mais pas forcément sur les mêmes mots d'ordre. Le SNES a participé aux discussions sur la refondation et approuvé la loi, il s'est abstenu sur le socle commun, il est favorable à une autonomie des équipes pédagogiques et à l'interdisciplinarité. Mais il dénonce "une réforme technocratique", une autonomie dans un cadre extrêmement contraint, une interdisciplinarité sans progressivité et dont les objets ne sont pas inscrits dans les programmes disciplinaires.

Le syndicat ne conteste pas avoir participé cet hiver à des réunions bilatérales au ministère, mais elles ne portaient que sur des principes généraux qu'il pouvait partager, et sans jamais discuter des modalités de mise en oeuvre. Il y a eu ensuite, au mois de mars, trois réunions multilatérales, avec l'ensemble des syndicats, et "le comble" a été atteint la veille de la 3ème, quand il a reçu les projets de décret et d'arrêté sans discussion préalable. Ces textes prévoient notamment la modularité sur l'ensemble du cycle 4 (5ème, 4ème, 3ème). Le syndicat exige "des programmes nationaux comportant des repères annuels". Il conteste aussi qu'on fasse aujourd'hui encore du latin ou des classes bi-langues un "usage social" puisque, dans la plupart des établissements, il est interdit de constituer des classes de niveau, et que les élèves qui suivent ces enseignements sont répartis entre les diverses classes.

Pour le SNES, le collège n'est pas le maillon faible du système, c'est un maillon "faiblement doté", et la réforme n'apportera pas de moyens nouveaux en termes d'effectifs notamment. En revanche, sa mise en oeuvre implique une multiplication des réunions avec des cadres intermédiaires entre le chef d'établissement et "la grande masse" des enseignants. Résultat, elle ne sera pas mise en oeuvre, les enseignants ne se l'approprieront pas, et c'est "une occasion perdue", car il faut une réforme. De plus, le discours ministériel est perçu comme une injonction, être "conservateur" ou être d'accord, un peu comme à l'époque de Claude Allègre, ce qui est "insupportable", alors que la réforme n'est pas réellement pédagogique, mais que les enseignants seront sommés de modifier leurs façons de faire.

Les responsables du syndicat s'attendent à une participation "importante" à la grève, mais ils reconnaissent la difficulté à expliciter leur position dans un climat "pollué" par les discours de la Droite, qui souhaite un collège ségrégatif, et qui instrumentalise le débat sur le projet de programme d'Histoire à des fins partisanes, les critiques étant souvent "caricaturales". Ils savent aussi que "certains collègues" souhaiteront donner une suite au mouvement de grève.

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