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Réforme du collège : les mouvements réformistes lancent la contre attaque

Paru dans Scolaire le lundi 11 mai 2015.

"Nous souhaitons, par la présente lettre, réaffirmer notre soutien" à la réforme du collège. Le CRAP-Cahiers pédagogiques, Education & Devenir, la FCPE, le SE-UNSA et le SGEN-CFDT adressent ce 11 mai une lettre ouverte à la ministre de l'Education nationale et lui font part de leur "détermination à continuer de faire progresser le collège". Pour Frédéric Sève (secrétaire général du SGEN-CFDT) en effet, un renoncement serait celui de la société civile et des responsables politiques : il n'existe pas, estime-t-il, de "front du refus" de la part des enseignants, qui seraient davantage inquiets que furieux. Sans préjuger de la participation à la grève du 19 mai, ils doutent qu'elle soit massive.

La fédération de Parents d'élèves, les deux organisations syndicales et les deux mouvements pédagogiques avaient invité la presse cet après midi pour "démonter les contre-vérités" et les rumeurs qui circulent. Ils soulignent l'urgence d'une réforme alors que "notre collège n'est plus démocratique". Ils insistent sur la "concertation la plus large possible" qui a précédé la réforme, laquelle est finalement assez "modeste", il s'agit davantage d'une "boîte à outils" qui donne aux enseignants "les moyens de faire" et qui apporte une reconnaissance institutionnelle à ce qu'ils font déjà souvent. Mais surtout, cette réforme intervient après une période d'injonctions contradictoires, où on leur demandait à la fois de faire réussir tous leurs élèves, qui devaient acquérir le socle, tout en se situant dans une perspective élitiste. Elle porte "une commande claire de la société", "retrouver l'ambition d'un collège unique qui fait réussir tous les élèves". Il s'agit de trancher des questions non réglées "depuis 40 ans", lorsque René Haby n'a pas choisi entre un collège qui prolonge l'école primaire et un collège "petit lycée". Pour eux, il est clair que "c'est l'hétérogénéité qui permet la réussite de tous".

Au-delà des grands principes, ils examinent aussi les aspects concrets de la réforme. S'agissant du latin, de l'allemand et des "langues à faible diffusion", le plus mauvais service à leur rendre, estime Claire Krepper (SE-UNSA) est de les utiliser pour constituer des filières élitistes. En effet, ces disciplines apparaissent comme d'accès difficile, et bien des élèves renoncent à les choisir. "C'est ce que paie l'allemand." D'autre part, l'enseignement de complément en latin représente 5 heures (1 h en 5ème, 2 en 4eme et 3ème). Si on pense à un collège qui a 16 classes (4 pour chaque niveau) et et donc 48 heures à répartir (3 par classe), plus les heures données aux établissements qui sont en zones difficiles, ce ne devrait pas être problématique, ni provoquer de conflits entre les enseignants. D'ailleurs, cette idée que la réforme les met en concurrence est "une vue de l'esprit, une exagération mortifère, les équipes sont mûres". Il faut leur faire confiance.

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