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"Que les nouvelles technologies soient mises à la disposition de tous" (F. Hollande)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le samedi 09 mai 2015.

Intervenant jeudi 7 mai lors de la journée de restitution des résultats de la concertation sur le numérique pour l'éducation, le président de la République a surtout voulu donner une cohérence à un ensemble de mesures dont il d'abord souligné la nécessité : ce plan est "un devoir pour la cohésion nationale" et il faut que "les nouvelles technologies soient mises à la disposition de tous".

François Hollande évoque aussi "tant de plans" qui ont échoué, et les placards des établissements qu'il a visités comme élu local, "remplis de matériel rarement utilisés", les enseignants n'étant pas "à même de les utiliser pleinement". Il annonce donc un "programme exceptionnel de formation", d'abord dans les ESPE mais surtout en formation continue.

Un cartable allégé

Il faut aussi "un accès simplifié à la ressource numérique". Un appel d'offre sera lancé pour la production de contenus, d'abord en français, mathématiques, langues vivantes, histoire-géographie, sciences, ce qui permettra, dès la rentrée 2016 de réaliser "le vieux rêve" d'un cartable allégé. Une "grande plateforme" permettra d'accéder à "tous les contenus" produits par des éditeurs ou par des enseignants, qu'ils soient gratuits ou payants. Cette plateforme sera d'ailleurs ouverte à tous les pays francophones, à tous ceux qui veulent se former en français. Le président de la République veut en effet que la France soit "leader dans la e-education".

Mais le numérique, insiste-t-il dans le troisième volet de son argumentation, "n'est pas seulement un outil", et la programmation sera inscrite "dans le socle", "pleinement intégrée" dans les programmes du collège tandis qu'au lycée, l'enseignement de spécialité "Informatique et Sciences du Numérique", actuellement réservé aux terminales S sera étendu à toutes les filières et offert en option en première. 

Un appel aux enseignants

En ce qui concerne l'équipement des élèves du cycle 4 (5ème, 4ème, 3ème), les collectivités seront aidées par l'Etat, à raison d'un euro pour un euro, pour un équipement individuel de leur choix, tablettes ou ordinateurs et sur trois ans, de 2016 à 2018. Au total, le budget est de 1 milliard sur trois ans, dont un tiers en provenance du PIA (programme d'investissements d'avenir) qui sera d'ailleurs renouvelé.

Le président lance enfin un appel aux enseignants, sans lesquels "rien ne peut se faire", et il veut les rassurer, le numérique ne sera en aucun cas un prétexte pour diminuer le nombre des postes. Quant aux élèves, ils doivent être conscients qu'il facilitera l'accès aux savoirs, qu'il stimulera l'effort, mais ne les en dispensera pas.

L'école bousculée

Avant que ne s'exprime le président, les résultats de "concertation nationale sur le numérique pour l'éducation" ont été présentés. Il en est notamment ressorti que "les enseignants ont souvent une posture un peu délicate" sur le numérique : "ils ne s'appuient pas nécessairement sur une logique de coopération et de collaboration entre élèves", lesquels peuvent "apprendre en tout lieu et à tout moment". Mais "à aucun moment" de la consultation, les enseignants n'évoquent "la nécessité d'un accompagnement par la recherche", regrette la rectrice de l'académie de Montpellier.  Pour Catherine Becchetti-Bizot, la directrice du numérique au ministère, il est clair que le numérique "bouscule l'Ecole" qui doit trouver de nouveaux équilibres.

Pour Stéphanie de Vanssay, enseignante,"on n'a pas encore pris la mesure" des changements, mais elle met en garde, le numérique " peut n'avoir aucune plus value". Christian Gautellier, au nom de l'association Enjeux e-media, souligne pour sa part la nécessité "d'associer l'ensemble des partenaires" alors que les jeunes, qui ne sont pas seulement des élèves, passent beaucoup de temps sur des plateformes américaines qui sont "dans d'autres logiques" que nos systèmes nationaux, en termes juridiques par exemple. Il faut "faire le pont" entre l'école et le hors école. Il donne l'exemple à ce sujet du PET (programme éducatif territorial) du Mans qui réunit tous les acteurs et il se demande si les aides à la presse ne seraient pas mieux utilisées si elles finançaient l'éducation aux médias.

Claudy Lebreton, encore président de l'ADF, l'assemblée des départements de France, est optimiste : Au cours de ces 30 dernières années,  progressivement, la méconnaissance des partenaires de la communauté éducative a fait place au dialogue: "Nous avons assisté à la localisation de l'Education nationale", et se pose aujourd'hui la question de savoir quels collèges il faut construire, sachant que les bâtiments serviront encore en 2050. Faut-il des open spaces, des espaces modulables, des salles dédiées ? Personne ne sait quels seront les besoins et les formes de l'enseignement dans quelques années, mais "les établissements commencent à se parler entre eux et ça va se développer"

La vidéo de l'intervention du président, ici

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