Najat Vallaud-Belkacem répond aux critiques suscitées par la présentation des projets de nouveaux programmes d'histoire
Paru dans Scolaire le vendredi 24 avril 2015.
"Les projets de programmes n’engagent à ce stade que le Conseil supérieur des programmes". C'est la réponse faite par la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, dans un communiqué en date du 23 avril 2015, aux critiques que suscite la présentation des nouveaux programmes faite par le CSP le 21 avril dernier. Si Najat Vallaud-Belkacem estime "légitimes" les "débats" et "prises de position" publiques parce que les programmes "sont justement dans une phase de consultation auprès des enseignants, qui ne s’achèvera que le 12 juin prochain", elle s'attaque notamment aux polémiques qui concernent les nouveaux programmes d'histoire et qui doivent, selon elle, non pas faire l'objet d'un débat "politisé", mais répondre à "un enjeu essentiel, celui de la transmission de notre histoire commune et du récit national".
À ce titre, la ministre salue "la qualité du travail" du CSP, parce que le projet "rétablit une logique chronologique" dans ces programmes et parce que ces derniers permettront, selon elle, de renforcer l’enseignement laïque des faits religieux. Elle cite ainsi l'étude des débuts du christianisme dans le projet de programmes du cycle 3, qui se poursuivra avec l'approfondissement du fait religieux chrétien du XIe au XVe siècle durant le cycle 4, en même temps que se feront, comme c'est déjà le cas au collège aujourd'hui, l'étude de l'islam, de l'esclavage, des génocides, de la colonisation et de la décolonisation.
À ce jour, les principales critiques portent sur le caractère obligatoire ou facultatif de certains enseignements dans ce projet: l’islam, les traites négrières, de même que la naissance du judaïsme et du christianisme deviendraient ainsi des thèmes obligatoires, alors que pensée humaniste, réformes et conflits religieux pourraient constituer un sous-thème facultatif laissé au choix des enseignants. Dans son communiqué, Mme Vallaud-Belkacem indique que "le projet de programmes de 4e prévoit l'étude de la Révolution française comme celle de l'époque des Lumières au sein du thème obligatoire consacré à l’Europe et au Monde XVIIe – XIXe siècles, qui inclut les 'Sociétés et cultures au temps des Lumières'". La ministre rappelle également qu'à l'issue de la consultation, elle a prévu de saisir le CSP "pour qu'il fasse évoluer ses projets initiaux, tant sur la forme pour veiller à leur clarté et à leur lisibilité, que sur le fond là où c’est nécessaire".
Camille Pons