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"Deux tiers des enfants surdoués sont en échec scolaire" (ouvrage de vulgarisation)

Paru dans Scolaire le mardi 21 avril 2015.

"Lorsqu’on demande aux enseignants de désigner les élèves qu’ils pensent être surdoués, ils pointent systématiquement les premiers de la classe, sans imaginer une seule seconde que celui qui s’agite et qui baille, assis au fond de la classe, puisse l’être lui aussi !" Dans son livre, "Réconcilier l’enfant surdoué avec l’école", publié aux éditions Eyrolles, Laurence Lalande, directrice d’une école pour élèves surdoués, estime que sur "environ 500 000 enfants en France qui nécessitent une prise en charge qui réponde à leur mode de fonctionnement particulier, les deux tiers sont en échec scolaire"

Qu’est-ce qu’un enfant surdoué ? L’auteure donne une série de caractéristiques qui devraient permettre de l’identifier, notamment "une compréhension rapide doublée d’une mémoire prodigieuse", "une extrême sensibilité", "un langage riche et une soif de savoir", "une imagination débordante", "une forte angoisse"… Mais "attention", prévient-elle, "tous ces signes ne définissent pas systématiquement un enfant comme étant surdoué et seuls des tests psychométriques valables poseront un diagnostic sérieux".

Ils n’aiment pas l’école 

Abordant l’intégration de l’enfant surdoué à l’école et particulièrement des deux tiers d’entre eux en difficulté, elle constate : "Ils n’aiment pas l’école et avouons-le, elle le leur rend bien !". "Il n’est pas opportun de faire ici un procès à qui que ce soit", ajoute-t-elle. "Mais il s’agit de démontrer que si des enfants précoces manifestent un tel rejet du système, c’est tout simplement parce qu’ils ne sont pas correctement pris en charge et que rien n’est fait pour permettre leur intégration".

Si L’Education nationale a pris en compte, en 2002, dans un rapport de l’inspecteur général, Jean-Pierre Delaubier, "la scolarisation des enfants intellectuellement précoces", Laurence Delalande juge les moyens insuffisants : "Sur le terrain, on assiste en effet à une véritable méconnaissance du sujet ou à une interprétation personnelle de la part des enseignants. Certaines initiatives personnelles existent, mais elles ne suffisent pas à l’enfant pour suivre une scolarité apaisante et constructive". 

Etablir des liens entre les matières

L’auteure, qui a créé une première école en région parisienne puis une seconde à Sainte-Maxime, propose une pédagogie adaptée au fonctionnement cognitif des enfants surdoués. Parmi ses recommandations, elle suggère notamment "d’établir des liens entre les différentes matières".

"Il est dommage", regrette-t-elle, "de compartimenter les matières d’enseignement et de les restreindre sans possibilités d’ouverture sur les autres disciplines scolaires".

"Il faut veiller à enrichir constamment le programme de sens et de références culturelles pour répondre au besoin du fonctionnement cognitif des enfants à haut potentiel", insiste-t-elle. Et pour cela, elle incite, entre autres, les enseignants à pratiquer la pédagogie de projets : "La pédagogie de projets donne du sens aux apprentissages. Elle rend les élèves acteurs, elle suscite leur motivation et contribue à enrichir les contenus."

"Réconcilier l'enfant surdoué avec l'école", Éditions Eyrolles, 16,90€

 

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