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L'insertion sociale et professionnelle des jeunes en milieu rural à l'Assemblée nationale

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 09 avril 2015.

"La réussite des Maisons familiales et rurales, repose sur un accompagnement personnalisé du jeune apprenti, en collaboration avec l’entreprise et la famille", déclare Sophie Gaborieau, directrice de la MFR de Cholet, lors du colloque intitulé "Insertion sociale et professionnelle des jeunes en formation alternée", organisé par le groupe d’études parlementaires sur la formation alternée en milieu rural, ce 9 avril, à l’Assemblée nationale.

Michel Godet, économiste et professeur au CNAM, se dit "très attaché" au modèle de la formation en alternance en MFR "parce qu’il forme non seulement à des métiers mais qu’il forme des personnes ; or ce que cherchent avant tout les entreprises, c’est du savoir-être, le savoir-faire s’apprend sur le tas." Regrettant "la maladie du diplôme", il constate qu’il est "malgré tout difficile de réussir sans". Il ajoute : "Quand un diplôme ne vaut plus rien, celui qui ne l’a pas vaut moins que rien. Le système éducatif est concentré sur la sélection des champions de l’intelligence, quitte à dégoûter une partie des autres du sport éducatif (...) la casse coûte très cher." Revenant sur les mérites de l’apprentissage, il relève que "dans les pays à faible taux de chômage, un jeune sur deux est en apprentissage. En France, cette filière à succès confiée aux entreprises ne concerne encore qu’un jeune sur dix. Notre pays a fort à faire pour arrêter le gaspillage de la course aux diplômes". 

Des entités à taille humaine

Thierry Benoit, député d’Ille-et-Vilaine et lui-même ancien élève de MFR, se souvient que "sans la MFR", il ne serait "sans doute jamais allé jusqu’au lycée". "On m’a redonné le goût d’apprendre et j’ai retrouvé confiance en moi", poursuit-il. "Les MFR sont des entités à taille humaine, chaque maison est unique, elles sont en immersion dans le tissus local. C’est un modèle qui laisse la place à l’innovation."

"Je partage ma vie entre l’entreprise, la MFR et ma famille et il faut que je sois à fond partout !", témoigne Aurélien Méchinaud, apprenti en bac professionnel boulangerie-pâtisserie à Cholet. "Les formateurs nous accompagnent, ils rencontrent les maîtres d’apprentissage et nos familles régulièrement. S’il y a un problème, on en parle. La vie collective en internat est une bonne chose. Elle vous permet de grandir".

Marc Jarousseau, conseiller au Tour de France, les Compagnons du devoir, insiste sur "les mérites de l’alternance". Ajoutant que "le diplôme n’est pas un objectif mais un moyen", il souligne qu’il est "important pour le jeune d’entrer dans une démarche d’autonomie".

Une insertion liée au dispositif de formation

Analysant l’insertion professionnelle dans les MFR, Patrick Guès, de l’Union nationale des MFR, affirme que "globalement, l’enseignement agricole fait mieux que les lycées professionnels classiques et les MFR obtiennent des résultats supérieurs aux lycées classiques et à l’enseignement agricole dans son ensemble". Quant au degré d’insertion dans l’emploi, "il est très lié au dispositif de formation mis en œuvre". Il cite l’exemple du taux d’emploi des bacs professionnels, 7 mois après la fin des études : "59% pour les lycées professionnels, 69,5% pour l’enseignement agricole, 75,3% pour la formation en rythme approprié (UNREP, MFR) et 80% par apprentissage (CFA, MFR/CFA)".

 

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