Lutte contre le harcèlement : l'envie de s'investir dans des projets concrets dénonçant le rejet de l'autre (N. Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire le vendredi 03 avril 2015.
La seconde édition du prix "Mobilisons-nous contre le harcèlement" a reçu les projets de 813 équipes participantes, soit "des milliers d'élèves" et "leur engagement témoigne de leur envie de s'investir dans des projets concrets dénonçant le rejet de l'autre", écrit à cette occasion Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'Education nationale dénonce "les discriminations et, plus largement, le refus des différences, qu'elles soient réelles, supposées ou inventées" et elle ajoute que "c'est ensemble que nous pourrons faire reculer le harcèlement qui concerne plus de 700 000 jeunes, du primaire au lycée". Car, "au-delà des conséquences individuelles", le harcèlement contribue à détériorer "insidieusement le climat scolaire".
Eric Debarbieux, responsable de la délégation ministérielle chargée "de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire" organisatrice de ce prix, interrogé par ToutEduc, estime que cette seconde édition, qui a reçu autant de candidatures que la première, témoigne de l'inscription dans le temps de son action, ce qui est essentiel à ses yeux. S'il est scientifiquement impossible de démontrer que la participation à cette compétition améliore le climat scolaire des écoles et des établissements qui y participent, "il faudrait disposer d'une mesure avant et après", elle contribue à modifier le regard. Les harceleurs ont besoin d'un public. Si les pairs disent "ça ne m'intéresse pas", ils perdent le principal ressort de leur action.
Un impact sur 30 % des établissements
Mais l'universitaire, indépendamment de la qualité des affiches et des vidéos qui ont été adressées au jury, témoigne surtout de la qualité des projets pédagogiques des équipes enseignantes. C'est "une manière de travailler qui commence à pénétrer dans les établissements". Quant à son équipe, elle est consciente du "travail énorme" qui reste à faire. Depuis le mois de janvier de cette année, elle a formé 2 500 personnes, des adultes et des lycéens qui vont ensuite s'adresser aux collégiens, faire" tache d'huile". "Ce n'est pas une goutte d'eau dans la mer. Nous estimons à 30 % la proportion des établissements où nous avons un impact." Et pour la suite, Eric Debarbieux entend travailler sur les dimensions psycho-sociales et psycho-pathologiques de la violence, mais il s'inquiète de l'absence de réseau de soins. "Les médecins généralistes ne sont pas formés à ces problématiques."
Le dossier de presse et la liste des lauréats sur le site du ministère ici