L'autonomie des établissements ... pour quoi faire ? (AFAE)
Paru dans Scolaire le mercredi 01 avril 2015.
L’AFAE (Association française des acteurs de l’Éducation) organisait sur le thème de l'autonomie des établissements, à Rennes, les 27, 28 et 29 mars, son colloque. Parmi les intervenants, plusieurs recteurs (M. Quéré, W. Marois, G. Chaix, A. Bouvier), universitaires (B. Dizambourg, J-E Gombert), mais aussi des chefs d’établissements secondaires français et anglais publics et privés, de l’Éducation nationale et agricoles, un directeur général d’hôpital (A. Tanguy), un responsable de l’OCDE (B. Hugonnier), un consultant (H. Lefevre),… et 16 ateliers traitant de l’autonomie autour de 4 pôles : structures et fonctionnalités, l’évaluation, les acteurs, l’environnement social et les finalités. Daniel Auverlot, IGEN et directeur adjoint des évaluations et de la performance scolaire à la DEPP, président de l’AFAE répond à ToutEduc.
ToutEduc : Quelle est votre appréciation sur la pertinence du thème "L'autonomie...pour quoi faire ?" et sur les principaux apports de ce colloque ?
Daniel Auverlot : L’autonomie est un mot valise, tout le temps prononcé, mais auquel les acteurs n’accordent pas toujours le même sens. Le trente septième colloque de l’AFAE a permis aux 250 participants de ré-explorer la notion. Si chacun s’accorde à penser que l’autonomie est un levier pour que les résultats des élèves progressent sur un territoire donné, des différences s’expriment sur les curseurs : le ministère est-il injonctif ou remobilise-t-il les acteurs ? L’établissement peut-il construire une politique locale sans régulation ? Certains voient contrôle là où d’autres pensent évaluation. Comme toujours, l’exemple de l’étranger est éclairant : le chef d’établissement anglais ne veut pas abandonner son autonomie, mais s’inquiète de l’absence totale de régulation qui place les établissements dans une situation de concurrence sauvage. Sans prétendre tirer une conclusion schématique de ces deux journées, on peut dire que la condition première est que l’autonomie soit assumée par tous les acteurs dans la construction d’une relation de confiance.
ToutEduc: Comment se porte l'AFAE, quelle est son utilité au sein du système éducatif ?
Daniel Auverlot : Forte de ses 1500 adhérents, l’AFAE est une sorte de think-tank reconnu au plus haut niveau, qui offre un espace de discussion, de réflexion, de prospectives et de propositions à travers son colloque annuel, les quatre numéros par an de sa revue "Administration & Éducation", ses activités en académie qui concernent plus de mille personnes par an. Par ailleurs l’AFAE vient de publier, pour la première fois en bi-media, la 13ème édition du "Système éducatif français et son administration" réunissant 60 contributeurs, ouvrage de référence pour la préparation des concours et le pilotage des établissements (ici).
Lieu de réflexion d’un haut niveau intellectuel par la qualité des intervenants et des auteurs, l’AFAE est en outre un espace de formation continue pour les cadres du système éducatif. Encore trop centrée sur les personnels de direction, l’AFAE ambitionne de se développer davantage vers les corps d’inspection, l’enseignement supérieur, et les collectivités territoriales.
Propos recueillis par Claude Baudoin