Grande mobilisation : N. Vallaud-Belkacem annonce 4000 inscrits dans la réserve citoyenne
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 19 mars 2015.
4000, c'est le nombre d'inscrits à ce jour à la réserve citoyenne, selon les chiffres avancés ce jeudi 19 mars 2015 à Toulouse par la ministre de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Najat Vallaud-Belkacem y effectue un déplacement avec le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, à l'occasion de la semaine d'éducation contre le racisme et l'antisémitisme et de l'hommage rendu aux victimes des attentats perpétrés il y a trois ans par Mohamed Merah.
Najat Vallaud-Belkacem avait annoncé la création d'une réserve citoyenne d'appui aux écoles et aux établissements scolaires dans chaque académie, le 9 février dernier. Cette réserve sera composée d'intervenants extérieurs volontaires auxquels les enseignants pourraient faire appel dans leurs classes pour illustrer leur enseignement, dans les champs de l'éducation à la citoyenneté et à la laïcité et de l'éducation aux médias et à l'information.
C'est à l'issue d'un cours d'éducation civique donné à 24 élèves de CM2 de l'école élémentaire Jean Dargassies à Eaunes (31), auquel elle a assisté, que la ministre s'est exprimée sur ce sujet: "l’École, si elle veut bien, peut transmettre les valeurs de la République, mais elle ne pourra pas le faire seule et devra s'appuyer sur des adultes qui viendront témoigner en classe, parfois sur des expériences douloureuses". Des témoignages à l'instar de celui qu'a donné ce même jour, dans cette même classe, Latifa Ibn Ziaten, mère de l'une des victimes de Merah, un militaire de 30 ans.
1000 personnes actuellement formées à la laïcité et à l'enseignement moral et civique
"Ce n'est pas facile d'expliquer les tragédies aux enfants, les horreurs, les errements des terroristes, mais il faut le faire", a-t-elle poursuivi. "Parce que de toute façon, ils voient des images, entendent les informations à la télé et à la radio, et sont parfois aussi face à de la désinformation sur internet." Pour elle, il est donc indispensable de "les aider à trier, à comprendre, ce qui doit être cru notamment..."
C'est dans la même optique, a-t-elle aussi rappelé, que s'inscrit le "vaste plan de formation des enseignants" dans le cadre de la mise en place de l'enseignement moral et civique qui concernera l'ensemble des élèves à la rentrée 2015, à raison de "300 heures sur le temps d'une scolarité". La formation a démarré dès cette semaine pour 1000 futurs formateurs à la laïcité et à l'enseignement moral et civique, a indiqué la Ministre, et 300 000 enseignants le seront d'ici fin 2015: "ils seront formés à animer des débats, expliquer les valeurs de la République, notamment la laïcité, pour aider les enfants à s'y retrouver dans les informations".
Le cours auquel ont assisté les ministres a d'ailleurs été, durant une heure, le lieu d'un débat initié autour de philo-fables de Michel Piquemal. Cours durant lequel la ministre a déclaré avoir "pris une vraie leçon de vie" et s'est dite impressionnée par la "capacité [de l'enseignante] à faire dire aux enfants des choses intelligentes et pertinentes", et à les amener à dire leurs opinions, et non ce qu'ils pensaient que l'on attendait d'eux. Latifa Ibn Ziaten a de son côté fait une intervention durant laquelle elle a prôné, avec grande émotion, le "vivre ensemble", le "respect de l'autre", la nécessité de "connaître l'autre, la religion de l'autre" alors que Bernard Cazeneuve s'est dit à la fois plongé dans la nostalgie de son école où, chaque matin, la classe démarrait sur une leçon de morale, mais aussi dans "un grand espoir, car l'École est le lieu où l'on apprend les valeurs de la République".
Camille Pons