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Sortants précoces : on ne parle plus de "décrocheurs" et la France clarifie ses définitions (DEPP)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 18 mars 2015.

La DEPP (service statistique de l'Education nationale) publie une note d'information sur "la lutte contre les sorties précoces" qui est l'occasion de clarifier la définition du "décrochage", un terme qu'elle n'emploie plus qu'occasionnellement. Co-existent en effet au niveau européen deux indicateurs, les "sortants précoces" ou ESL (Early School leaving) et les NEET (Not in Education, Employment, or Training - ni en éducation, ni en emploi, ni en formation). Il s'agit dans les deux cas de jeunes "qui sont sortis du système scolaire et qui ne suivent aucune formation", mais le premier ne retient que les sans-diplômes, quel que soit leur statut sur le marché du travail, tandis que le second ne porte que sur les jeunes dépourvus d’emploi (chômeurs ou inactifs) quel que soit leur niveau de diplôme. En France métropolitaine, 14,6 % des quelque 5 millions de jeunes âgés de 18 à 24 ans sont des NEET, dont plus de la moitié ont au moins un CAP, et 9,7 sont des ESL ou sortants précoces, dont un tiers a un emploi. Près de 6 % donc n'ont ni emploi, ni diplôme et ne suivent aucune formation. 

La France a connu une "forte décrue" des sorties précocs entre 1982 (34,7 %) et 2002 (13,7 %), mais depuis 10 ans, ce taux connaît une certaine stagnation d'autant qu' "une partie, voire la totalité de la baisse de près de 2 points enregistrée entre 2012 et 2013" pourrait être due à un changement de méthodologie, le nombre des diplômés était sous-estimé. Si on regarde la situation des 55-64 ans, qui ont achevé leur scolarité entre le milieu des années 60 et le milieu des années 70, les deux tiers des Européens ont "au moins un niveau d’études secondaires de second cycle", plus de 70 % dans les pays baltes et scandinaves, les anciens pays du bloc de l’Est, l’Allemagne, l’Autriche, et le Royaume-Uni. Mais ce taux est de 21 % au Portugal, 23 % à Malte, 37 % en Espagne et 44 % en Italie. Il est un peu supérieur à 60 % en France.

Un tronc commun et la valorisation de la voie professionnelle

La DEPP soulignent que les systèmes éducatifs qui comptent les plus faibles proportions de sortants précoces sont ceux qui ont mis en place une "continuité structurelle entre les enseignements primaire et secondaire de premier cycle à travers l’existence de 'troncs communs' non sélectifs", et qui ont développé les enseignements professionnels, notamment l’apprentissage. La note d'information donne l'exempple des Pays-Bas, où "la loi impose désormais à l’élève sans diplôme une année de scolarisation supplémentaire à temps partiel" tandis qu' "un outil numérique de repérage précoce de l’absentéisme et du décrochage" permet de suivre individuellement les lèves concernés. De plus, "la contractualisation État-municipalité-établissement scolaire" stimule "la coordination des acteurs au plan local".

La note souligne encore que "la situation des sortants précoces face au marché du travail laisse apparaître des configurations contrastées selon le sexe", le taux de sortie des jeunes femmes est inférieur à celui des hommes, mais elles sont plus souvent dans "des situations d’inactivité indiquant un éloignement plus grand du marché du travail".

La note d'information sur "La lutte contre les sorties précoces dans l'Union européenne" est téléchargeable sur le site du ministère, ici.

 

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