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Comité de suivi de la refondation : l'administration de l'Education nationale en cause (Assemblée nationale)

Paru dans Scolaire le mercredi 18 mars 2015.

"Il faut que les structures administratives correspondent à la loi (de refondation)" et "la priorité au primaire voudrait qu'on ait une administration qui s'occupe du primaire", une préoccupation qui apparaît actuellement comme "diluée". C'est un des "points de vigilance" mis en exergue par Yves Durand. Le président du "Comité de suivi de la loi pour la refondation de l’école de la République" présentait ce 18 mars un point d’étape devant la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, une communication qui ne préjuge pas du rapport qui sera publié au mois de septembre prochain, mais qui a été approuvée par tous les parlementaires qui se sont exprimés à cette occasion.

Le député souhaite également voir "valoriser l'établissement comme le lieu d'application de la loi", car c'est à ce niveau que "la réalité de la réforme va se faire". Il insiste sur son rôle comme "lieu de vie, lieu d'apprentissage, lieu de formation".

"Des gens extraordinairement impliqués"

Même si Rudy Salles (UDI) exprime ses doutes, Yves Durand évoque "l'enthousiasme" des enseignants, du moins en ce qui concerne certains des aspects de la réforme comme "le plus de maîtres que de classes", qui porte ses fruits en termes de pédagogie. "On a vu des gens extraordinairement impliqués, d'un enthousiasme considérable", mais entre le ministère et le terrain "les courroies de transmission se perdent quelquefois".

L'ancien rapporteur de la loi estime que la refondation "n'est pas remise en cause" sur le terrain. Mais c'est sur la question de la formation des enseignants que portaient une bonne part des débats. Le président du comité de suivi souligne l'importance de la formation continue, sans laquelle "rien ne se fera", alors que tous les enseignants "sont demandeurs". il ajoute que la recherche pédagogique, à laquelle doit être adossée la formation, "a été mise de côté", une situation dans laquelle "chacun porte des responsabilités". Sur les ESPE, les écoles supérieures du professorat et de l'éducation, il est trop tôt, estime-t-il, pour porter un jugement car "on est au début même" de leur vie.

La situation des ESPE varie selon les cas

Mais il constate que la situation varie "selon les cas", que c'est "très différent" de l'une à l'autre, et que parfois, les relations sont "compliquées" avec les universités. Sa collègue Martine Faure va plus loin, elle parle de "l'absence de coopération" entre l'ESPE et l'Université à Bordeaux. Il reconnaît que la notion de "budget de projet", "floue", "peut poser des problèmes" dans les relations entre les présidents d'universités, les directeurs d'ESPE et les UFR, mais "chacun a conscience" de l'importance des enjeux, à la "volonté d'y parvenir" et il ajoute que se met en place "un comité des directeurs d'ESPE". Plusieurs députés posent la question de la place du concours, et de l'année de M1 consacrée à sa préparation. Le terme de "bachotage" est employé. Yves Durand propose à ses collègues de réfléchir à la nature du concours plutôt qu'à sa place. Si celui-ci est davantage professionnalisé, les enseignements qui y préparent évolueront. "Il y a à réfléchir là-dessus".

Autre sujet d'interrogation pour les députés, le cycle CM1, CM2- 6ème. "Ce dispositif existait déjà avant la loi" puisque "certains enseignants" ressentaient le "besoin d'organiser ce bloc éducatif". Mais la liaison école-collège se fait d'autant mieux qu'elle a été anticipée ; on constate sinon des difficultés liées à des "raisons d'organisation", d'emplois de temps ou de distance, mais aussi de "différences de culture" entre le premier et le second degré. "Il faudra à l'évidence du temps" et "il y a à approfondir".

De mauvaises relations entre le CSP et la DGESCO

Yves Durand évoque aussi la nécessité de "repréciser" les missions du CNESCO, même si son travail est "intéressant". En ce qui concerne le CSP, le conseil supérieur des programmes, le député rappelle que le législateur a voulu qu'il soit "indépendant" de l'administration et "représentatif de la nation". Annie Genevard (UMP) est membre du CSP auquel elle est visiblement très attachée. Elle souligne que "sa tâche est ardue" : "ce que nous produisons nous échappe" car "les syndicats s'en emparent", tout comme la direction de l'enseignement scolaire (ministère). Elle dit "la déception" du Conseil lorsqu'il a constaté que la partie "évaluation" avait été enlevée du texte sur le socle commun "à la demande de la DGESCO". Et ça, "ce n'est pas possible !". Yves Durand estime qu'il "appartient au ministre d'en tirer les conséquences", mais aussi de faire évoluer le rôle de l'inspection générale. Et encore une fois, il exprime le souhait que l'Ecole soit "au coeur d'un consensus". "Ce serait bien", ajoute-t-il.

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