Scolaire » Recherches et publications

L’autonomie, une nécessité absolue pour apprendre (Marie-Louise Zimmermann-Asta)

Paru dans Scolaire le jeudi 12 mars 2015.

L’autonomie, c’est la capacité de s’investir personnellement dans l’acte d’apprendre. C’est l’une des définitions que l’on trouve dans l’ouvrage "Apprendre par l’autonomie", de Marie-Louise Zimmermann-Asta, du laboratoire, créé par André Giordan, de didactique et d’épistémologie des sciences à l’université de Genève.

Développer l’autonomie… Prendre en compte l’apprenant… mais comment ? Comment faire pour qu'il soit auteur et acteur de sa formation ? Comment créer des confrontations qui permettront à l’élève d’apprendre ? Comment évaluer ? Illustré de nombreux exemples, l’ouvrage présente des pratiques pédagogiques testées depuis de nombreuses années.

Donner du sens à ce que l’on fait… Organiser son travail,chercher, prendre des initiatives, créer… Savoir se débrouiller face à des situations inédites… Accepter l’incertain… Relever les défis… Savoir prendre sa véritable place à l'intérieur de la collectivité… Trouver une dynamique personnelle qui engendre le plaisir d’apprendre… Ce sont les autres définitions de la notion d’autonomie que donne l’auteur. Autonomie qui, pour Marie-Louise Zimmermann-Asta, se réalise à travers des contraintes, bien définies, liées aux exigences de la vie sociale à l’intérieur d’une classe et dans un établissement scolaire.

L'auteur affirme, par ailleurs, un certain nombre de principes.

Le développement de l’autonomie n’est pas seulement un moyen pédagogique censé améliorer les performances scolaires de l’élève mais une nécessité absolue pour apprendre. La responsabilité d’apprendre appartient à l’apprenant. Personne ne peut apprendre à sa place.

Pour apprendre, il faut être motivé par un besoin, un désir ou une interrogation. Il faut être perturbé dans ses convictions, mais pas au point d’être inhibé. Il faut accepter de se confronter à la réalité. ll faut avoir du plaisir, mais c’est un plaisir différé. Seul l’apprenant est le maître d’œuvre de la construction d’un savoir auquel il a donné une signification. Mais étant donné l'inflation des connaissances dans tous les champs d’activité, les possibilités d’accéder à des quantités fabuleuses d’informations (Internet), il est urgent de savoir chercher les informations, les trier, les confronter, en vérifier la validité, les mettre en réseau.

Dans ce contexte, l’enseignant n’est plus un transmetteur de connaissances, mais celui qui crée des conditions favorables à l’apprentissage. Son rôle est multiple : médiateur entre la connaissance et l'élève, facilitateur de l’appropriation des concepts… Il n’est pas "non directif". Il explicite précisément ses exigences : l’élève est là pour travailler. L’enseignant définit clairement les limites de l’acceptable et de ce qui ne l’est pas. Mais les "erreurs" des apprenant sont considérées comme des indicateurs révélateurs du chemin qu’ils ont encore à parcourir et non plus comme l’écart à la norme. Ils sont également appelés à s’évaluer eux-mêmes. S’ils estiment que des acquisitions ne sont pas faites, on leur demandera d’énoncer des propositions de remédiation qui aillent au-delà du simple "je vais travailler plus".

Selon l'auteur, c’est le statut même du savoir qui a changé. Il y a donc nécessité de formation des enseignants. Mais , pour lui, aucune formation ne peut vraiment réussir si ceux-ci ne sont pas réellement "demandeurs"…

"Apprendre par l’autonomie. L’appropriation du savoir par l’apprenant" Marie-Louise Zimmermann-Asta, Chronique Sociale

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →