Et si les filles prenaient un peu de libertés avec la norme scolaire ? (OCDE)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 05 mars 2015.
Mots clés : OCDE, Egalité, filles, garçons
L'OCDE publie ce 5 mars, une synthèse de ses travaux, notamment les diverses enquêtes PISA, qui montrent sans surprise que les écarts entre garçons et filles perdurent, que les garçons sont souvent "moins engagés vis-à-vis de l’école" et plus susceptibles de quitter l'école sans aucun diplôme, mais que, dans l’enseignement supérieur, "les jeunes femmes sont sous-représentées dans les domaines des mathématiques, des sciences physiques et de l’informatique". Et pourtant, "les aptitudes n’ont pas de sexe" et "lorsqu’ils ont accès aux mêmes opportunités, garçons et filles, et hommes et femmes, ont les mêmes chances de réussir au plus haut niveau".
L'organisation internationale constate aussi que, "en mûrissant et en entrant dans l’âge adulte, les garçons acquièrent, dans le cadre professionnel et par leur expérience personnelle, certaines des compétences en compréhension de l’écrit qu’ils n’avaient pas assimilées à l’école". Pour le dire sommairement, et au risque de caricaturer l'analyse de l'OCDE, les garçons réussissent moins bien à l'école, notamment parce qu'ils travaillent moins (en France, près de deux heures de moins chaque semaine pour faire leurs devoirs), parce qu'ils consacrent plus de temps aux jeux vidéo, seuls ou en réseaux, et parce qu'ils lisent moins de romans ou de nouvelles. Mais ils réussissent mieux ensuite, parce qu'ils prennent plus facilement des risques. A 15 ans, ils sont d'ailleurs "plus nombreux que les filles à déclarer avoir pris part à des activités pratiques telles que des stages ou des visites d’entreprises", tandis qu'elles préfèrent prendre sur internet des informations sur les métiers et leur orientation.
Les jeux vidéo influent en négatif et en positif
Pour réduire les écarts entre filles et garçons, il faudrait donc que l'école prenne davantage en compte la culture masculine, qu'elle reconnaisse par exemple la valeur de leurs lectures, bandes dessinées ou magazines de sports, puisque "n'importe quel type de lecture vaut mieux qu'aucune lecture du tout". Mais il faudrait aussi que les parents comme les enseignants encouragent les filles à s'émanciper un peu des normes scolaires. Les jeux vidéos ont bien des défauts, mais ils incitent à oser, font remarquer, en souriant et en marge du sérieux de leurs travaux, les analystes du château de la Muette.
Interrogés par ToutEduc, ils indiquent que l'édition 2015 de PISA, dont les résultats seront dévoilés en fin d'année prochaine, comprendra de nouveaux items destinés à évaluer la capacité à collaborer pour résoudre des problèmes scientifiques. Les modes de passation ne permettent pas aux élèves de travailler ensemble, et c'est en sollicitant un système logiciel que les jeunes feront preuve, ou pas, de leurs compétences sociales.
L'étude, très détaillée, de l'OCDE (173 p.) est téléchargeable sur son site, ici