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Proposer "aux jeunes des formes d'engagement joyeuses" (T. Renaudin, de l'AFEV)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 26 février 2015.

"L'éducation populaire paraît essoufflée." C'est avec cette remarque que Claude Bartolone a accueilli, ce 26 février, le secrétaire général de l’AFEV (l'association de la fondation étudiante pour la ville), dans le cadre de la mission parlementaire sur "l’entrée des jeunes dans l’engagement citoyen". Thibault Renaudin estime pourtant que jamais les jeunes "ne se sont autant engagés", mais, fait-il remarquer, ils "s'engagent différemment", sur de courtes périodes, "pour être utiles", mais "sans avoir envie de prendre des responsabilités dans le monde associatif".

Il dénonce plutôt les va et vient politiques qui fragilisent les associations. Après les évènements de 2005, Gilles de Robien avait lancé le plan "100 000 étudiants pour 100 000 élèves", l'AFEV s'était engagée à en prendre 35 000. "Un an et demi après, le plan s'arrête du jour au lendemain". De même les financements sont aléatoires, erratiques, la possibilité de toucher la taxe d'apprentissage vient d'être supprimée, les postes FONJEP sont rabotés, les associations obligées à un "jonglage permanent". Et, s'adressant globalement aux décideurs, il lance : "Ne nous fragilisez plus, accompagnez-nous, les jeunes n'ont pas besoin de prêches républicains, ils ont soif d'engagement, soif de démocratie (...) Mais je rencontre des centaines de jeunes, je suis saisi, il y a chez eux énormément de confusion, de méconnaissance, la société est très anxiogènes, ils ne sont pas bien, les bénévoles ne sont pas bien, les volontaires ne sont pas bien, nos salariés ne sont pas bien, ils sont perdus eux aussi, ils bricolent (...) Nous sommes pétris d'optimisme, mais ce n'est pas facile tous les jours."

L'Ecole ne peut pas être à elle-même son propre recours

Thibault Renaudin estime que l'Education nationale doit "changer de logiciel" et passer "d'un système élitiste à un système coopératif", donner aux jeunes "le plaisir d'apprendre". De plus, puisqu'il est clair qu'elle ne peut pas tout, qu'elle ne peut pas "être à elle-même son propre recours", "les parents et le tiers secteur" doivent y avoir toute leur place. Il faut donc "travailler sur de nouvelles alliances territoriales", "tisser des collaborations", passer de la massification et de l'individualisme à l'individualisation et à la coopération.

Cela suppose qu'on propose "aux jeunes des formes d'engagement joyeuses", non punitives, et qu'elles soient reconnues. Les grandes écoles l'ont d'ailleurs compris avant les universités, mais la valorisation de l'engagement des étudiants reste marginale, alors que la remise d'un petit rapport permet d'en mesurer le sérieux, et de jauger l'importance des compétences transversales ainsi acquises... Il n'est toutefois pas certain que les entreprises le voient toujours d'un bon oeil dans un CV. Quant aux établissements scolaires, ils en sont très loin. Thibault Renaudin n'en connaît qu'un, un lycée privé, où les élèves ont une heure d'engagement par semaine. Et pourtant, "s'occuper de l'autre, ça doit être quelque chose de naturel, comme on fait des maths ou du français".

Un ministère de la Jeunesse ?

Invité, Dominique Reynié (directeur général de la Fondapol), estime qu'une labellisation des associations permettrait une réelle défiscalisation des dons des entreprises, et donc une pérennisation de leurs ressources. Henri Nallet (président de la fondation Jean Jaurès) s'interroge pour sa part sur l'intérêt qu'il y aurait à créer un véritable "ministère de la Jeunesse".

Le site de la mission, ici

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