Grande mobilisation : J-L Bianco souhaite un changement "non de cap mais de vitesse" pour la formation des jeunes à la citoyenneté
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 21 janvier 2015.
Au sortir de sa rencontre avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur, dans le cadre de la Grande mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République, Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire national de la laïcité insiste sur le "coup d’accélérateur" à donner sur "l’éducation à la citoyenneté" de la jeunesse "car il y a surtout un manque de participation de sa part" plutôt que sur les aspects plus spécifiquement propres à la laïcité et son organisation à l’Ecole.
Il considère que "l’Ecole a besoin de rites", ajoutant que l'hymne national, le salut au drapeau ou les rites comme la fête nationale ou le 9 décembre, Journée nationale de la laïcité qu’il veut visiblement renforcer, étaient importants. La citoyenneté est, pour lui, "un préalable", "un tronc commun", qui ne repose pas sur la seule Ecole, rappelant la proposition de l’Observatoire de "favoriser le développement très fort du service civique".
Il rappelle aussi deux propositions spécifiques à l’Ecole émanant de l’Observatoire, la formation des enseignants à l’enseignement laïque du fait religieux pris en compte dans les programmes, et mise en œuvre de l’enseignement moral et civique dans tous les degrés. Il attire tout particulièrement l’attention sur le "comment on entre dans l’enseignement du fait religieux", estimant par exemple que pour le primaire, "l’entrée devrait se faire par le respect". Il souhaite, par ailleurs, que des moyens soient donnés pour permettre à des Djamel Debbouzze, Lilian Thuram, d’autres figures mais aussi des bénévoles bien sûr qualifiés", de parler aux jeunes.
Sur la question des sorties accompagnées par des mères voilées, il a rappelé l’état de la jurisprudence (elles ne font pas partie du service public et aucune contrainte n’a à être exercée à leur égard) en critiquant de façon feutrée "la tendance à s’intéresser à l’apparence alors que le problème [à considérer, ndlr] est celui du comportement". Il ajoute : "si on interdisait, il n’y aurait souvent plus de sortie scolaire du tout" alors que, "si les mamans s’intéressent à l’école, c’est plutôt une très bonne nouvelle".