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Education prioritaire et réforme de l'allocation des moyens, deux politiques complémentaires pour "faire reculer le déterminisme social" (N. Vallaud-Belkacem)

Paru dans Scolaire le mercredi 17 décembre 2014.

L'académie de Lille devrait perdre à la prochaine rentrée quelque 350 élèves, et elle aurait dû perdre 20 postes d'enseignants du premier degré. La prise en compte des critères sociaux lui en fait gagner 121 : solde net + 101. Najat Vallaud-Belkacem a pris cet exemple pour illustrer la la réforme de l’allocation des moyens qu'elle présentait à la presse ce 17 décembre, en même temps que la liste définitive des 1089 (et non pas 1082 comme il avait toujours été annoncé) collèges REP et REP +. La ministre de l'Education nationale présentait "ces deux réformes ensemble" car elles ont toutes deux pour fonction de "faire reculer le déterminisme social". Notre système scolaire n'offre pas à tous "le même accès au savoir", une situation évidemment préjudiciable aux élèves défavorisés, mais également aux bons élèves, qui "ne sont pas challengés".

Hors la carte définitive, la réforme de l'éducation prioritaire était connue. La réforme de l'allocation des moyens en revanche ne l'était pas. Elle "va permettre de doter les écoles et les collèges, non plus seulement en fonction du nombre d’élèves, mais aussi des différences de situation économique, sociale et géographique de leur population scolaire". Il s'agit, comme pour l'éducation prioritaire, de "donner plus à ceux qui ont moins". Selon "le principe des fractales", pour reprendre une expression de Florence Robine, la directrice générale de l'enseignement scolaire, l'administration centrale usera d'un certain nombre de critères, revenu des familles et caractéristiques des territoires, que devront ensuite appliquer les recteurs et les DASEN. 

Lisser les effets de seuil

La ministre ajoute qu'elle "a de la chance" puisque cette réforme s'applique alors que le nombre des postes augmente. Elle n'aura donc pas à retirer des postes à certains établissements pour en donner à d'autres. Au total, le premier degré devrait bénéficier à la rentrée prochaine de 2 511 emplois enseignants en plus, dont 1 429 pour répondre aux critères sociaux et 20 pour les "protocoles ruraux" comme celui du Cantal. Le nombre des élèves devrait augmenter de 20 000 environ. Dans le second degré, le nombre des enseignants devrait augmenter de 2 528 alors que le nombre des élèves devrait augmenter de près de 30 000.

Ces moyens, ajoutés à la "clause de sauvegarde" qui s'applique aux établissements qui quittent l'éducation prioritaire, et aux "conventions académiques de priorité éducative" devraient permettre de "lisser les effets de seuil" reconnaît l'entourage de la ministre qui fait confiance aux recteurs pour en user avec discernement, éviter "les virages à 180°" et maintenir au moins dans un premier temps les taux d'encadrement (donc les effectifs en classe).

Base élèves donnait des indications sur la CSP des parents

L'entourage de la ministre explique aussi que l'administration disposait d'informations sur la composition sociale des établissements du second degré, mais pas sur le premier degré, après la suppression de "base élèves". La carte des quartiers établie par la Ville, et peut-être, un jour, une nouvelle base élèves conforme aux recommandations de la CNIL, permettront, progressivement, d'affiner la répartition des moyens dans les écoles.

Najat Vallaud-Belkacem insiste, les écoles et les établissements qui sortent de la l'éducation prioritaire "ne vont pas tomber dans un trou noir", puisque, contrairement à ce qui se passait auparavant, l'administration sort d'une logique binaire, être ou ne pas être en ZEP...

Les lycées

Mais, même si la carte compte à présent 1089 collèges REP ou REP+ au lieu des 1082 prévues , les écoles "orphelines" n'y entrent pas, "pour favoriser la logique de réseaux", justifie l'entourage de la ministre. A noter que tous les collèges de Mayotte (et donc toutes les écoles primaires) sont en REP, et tous sauf un en Guyane. En ce qui concerne les 186 lycées actuellement en éducation prioritaire, ils devraient le rester, même si la carte n'est pas arrêtée, non plus que les moyens dont ils disposeront. La pondération du nombre des heures dues par les enseignants des collèges REP, le "1,1" ne devrait pas concerner leurs collègues.

Le dossier et la liste des REP sur le site du ministère de l'Education nationale, ici

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