Evaluation des élèves : les positions du SNALC, de la PEEP, de la FCPE, de la FSU, du MCLCM, du SNES, du SNEP et du SGEN-CFDT
Paru dans Scolaire le lundi 15 décembre 2014.
Le jury de la conférence de consensus sur l'évaluation des élèves a délibéré samedi 13 décembre, mais ne rendra pas publiques ses conclusions avant la mi-janvier. Son président, Etienne Klein a clairement indiqué qu'il ne se sentait pas tenu par l'avis du CSP sur le même sujet, et qu'il ne s'agissait pas pour cette instance de mettre en cause le travail des enseignants. Il n'a rien dit sur le livret personnel de compétences.
ToutEduc revient sur les déclarations syndicales qui ont précédé "les journées de l'évaluation", destinées à nourrir la réflexion du jury (les 11 et 12 décembre)
Le SNALC "a lu avec colère" les propositions du CSP (Conseil supérieur des programmes) au sujet de l'évaluation des élèves. Le syndicat FGAF des lycées et collèges "récuse les accusations portées par le CSP, sur le fait que la note serait perçue exclusivement comme un moyen de récompense ou de sanction et un instrument de tri et de hiérarchisation sociale des élèves". Il estime également que le CSP ment lorsqu'il annonce "la suppression des livrets de compétences", puisque cette instance "propose très clairement d'en créer de nouveaux, en distinguant 8 blocs de compétences déclinables en compétences plus spécifiques".
Pour la PEEP, le CSP est "hors-sujet sur les notes" et la fédération des parents estime que "l’élève, au travers de l’évaluation, doit devenir acteur de son apprentissage et de ses choix". A l'inverse, la FCPE "a accueilli favorablement les propositions" du CSP sur l'évaluation. Pour cette autre fédération, "il faut réellement en finir avec les notes chiffrées, les moyennes et les moyennes de moyennes". Elle "s’étonne des polémiques nées de ces propositions, alors que tous ces principes sont inscrits dans la loi de refondation de l’Ecole votée en juillet 2013".
La FSU se joint au MCLCM, le Mouvement contre la constante macabre (fondé par André Antibi) pour "prendre acte", "à la veille de l’ouverture de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves", "de la volonté du ministère d’ouvrir enfin ce dossier délicat" car "il ne suffit pas de pointer la seule question de la notation, qu’elle soit chiffrée, colorée etc., mais de traiter un problème bien plus profond de culture de l’évaluation". Il s'agit, insistent les deux signataires d'un communiqué commun, "d'un geste professionnel, pour lequel les enseignants devraient être mieux formés, dans leur formation initiale comme continue, de façon à disposer d’une panoplie d’outils à utiliser selon les objectifs pédagogiques".
De leur côté le SNES et le SNEP "rappellent leur attachement à un traitement sérieux et sans démagogie de ce dossier sensible". Les syndicats FSU de l'enseignement secondaire et de l'éducation physique appellent à bien distinguer "l’évaluation formative, partie intégrante du processus d’apprentissage" et "les évaluations certificatives que sont le brevet des collèges et le baccalauréat", lesquelles "doivent s’appuyer sur des épreuves nationales et terminales".
Pour sa part, le SGEN-CFDT redoute que le processus de validation du socle commun ne constitue "un grand barnum difficile à mettre en place" et il estime au total qu'on est "loin de la révolution annoncée (ou brandie comme un chiffon rouge) dans les médias".