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Evaluation des élèves : "ne pas mettre en cause le travail des enseignants" (E. Klein)

Paru dans Scolaire le vendredi 12 décembre 2014.

Les préconisations du jury de la "conférence de consensus" sur l'évaluation des élèves ne seront pas connues avant la mi-janvier, même s'il se réunit demain pour y travailler. Les deux journées du 11 et du 12 décembre sont en effet destinées à "alimenter" sa réflexion, comme l'a souligné son président, le physicien Etienne Klein. Celui-ci a rencontré la presse ce 12 décembre et, sans anticiper sur les recommandations que feront ses pairs, et encore moins sur les décisions que prendra ensuite la ministre, il a fait part, à titre personnel, de son souci de "faire de la pédagogie" sur une question dont il a lui-même découvert la complexité. Il ne s'agit pas, insiste-t-il, de "donner des leçons aux autres", de "mettre en cause le travail des enseignants"... Mais ceux-ci peuvent avoir besoin d'aides, de conseils, d'outils... sur "un sujet très difficile", qu'il ne faudrait pas "réduire à la question des notes". Tout système d'évaluation n'a-t-il pas des défauts, les notes ne sont-elles pas "toujours là, de façon implicite" et les systèmes de lettres ou de couleurs ne peuvent-ils pas toujours "se traduire en notes" ? Ce n'est donc "pas le sujet".

Le scientifique affirme aussi l'indépendance du jury, pour qui le rapport sur l'évaluation du CSP (Conseil supérieur des programmes) ne constitue pas une "base de travail"; il risque au contraire de créer de la "confusion". Etienne Klein constate en revanche que les travaux des chercheurs sur l'évaluation ne sont pas contestés, même si beaucoup de leurs résultats sont "assez peu connus" ; il faudrait que les enseignants les connaissent, ou, "au moins", qu'ils aient conscience de leur existence. Il s'agit donc de produire "4 ou 5 propositions", pas trop originales pour qu'elles soient acceptables, mais suffisamment pour qu'elles aient un effet.

Evaluation sommative versus évaluation formative

Dans son esprit, il n'est pas question par exemple, de remettre en cause le baccalauréat et ses notes, mais d'éviter la confusion entre une évaluation sommative et certificative, comme le jour de l'examen ou de l'antique "composition trimestrielle", et l'évaluation formative qui permet à l'élève d'apprendre, donc de "faire des erreurs". Il dénonce "la colonisation du formatif par le sommatif", même s'il est clair que le jury n'emploiera pas ces mots, lesquels ne seraient dans doute pas compris du grand public.

Le débat toutefois n'est pas "un débat d'opinion", où chacun exprimerait un point de vue, précise Florence Robine, directrice générale de l'enseignement scolaire. Il a été tranché par le législateur et la loi "de refondation" qui évoque une "évaluation positive". La question porte sur les modalités de mise en oeuvre. La ministre aura d'ailleurs sur sa table, pour décider ce qu'elle retient des préconisations de la conférence, le texte de la loi, le nouveau socle, la logique curriculaire des nouveaux programmes, avec la définition d'objectifs en fin de cycle, la réorganisation des temps d'apprentissage au collège..., et c'est l'ensemble qui devra être mise en cohérence.

Interrogé par ToutEduc sur l'attachement d'une partie du corps enseignant à la notation chiffrée, Michel Quéré, président du comité d'organisation qui est aussi recteur de Rennes et qui a dirigé la DEPP (le service d'évaluation de l'Education nationale) dit disposer "d'indices" qui donnent à penser qu'une "vraie réflexion" est à l'oeuvre sur la distinction entre évaluation formative et évaluation sommative.

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