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Evaluation des élèves : le CSP contre le "livret de compétences"

Paru dans Scolaire le lundi 01 décembre 2014.

Le CSP propose de supprimer le livret de compétences, et il est n'est pas, par principe, hostile à la notation chiffrée, même s'il est favorable à des "inflexions". Ce sont les principaux enseignements du document que ToutEduc a pu se procurer, et qui est titré "Premières propositions du Conseil supérieur des programmes pour l’évaluation et la validation de l’acquisition du projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture".

Daté du 20 novembre 2014, ce document "ne vise pas une mise en application directe mais constitue un cahier des charges pour l’évaluation des acquis du socle". Le CSP entend en effet "engager une discussion indispensable avec tous les experts et praticiens de l’évaluation (professeurs, corps d’inspection, partenaires de l’école…) afin que les orientations présentées ci-dessous puissent se concrétiser au moment de la mise en œuvre des programmes curriculaires de cycle (...) Il s’agit de construire un processus d’évaluation qui, à la fois, donne confiance aux élèves et à leurs familles et fasse confiance aux professeurs. Il s’agit aussi de construire une évaluation qui prenne au sérieux les apprentissages des élèves dans le cadre de la logique du socle commun."

La note n'est qu'un des moyens possibles

Pour le CSP, la note n'est "qu'un des moyens possibles" pour rendre compte du "niveau de maîtrise atteint par un élève" et de "son écart (positif ou négatif) à un niveau de référence". La finalité est "qu’on puisse discuter collectivement des acquis et des difficultés d’un élève", "pallier des lacunes bien identifiée" ou "valoriser des parcours remarquables". Quand l'évaluation assure "une fonction didactique et pédagogique", elle "peut prendre de très nombreux aspects (formative ou sommative, avec ou sans notes…) (...) Ces modalités relèvent de savoir-faire, d’ajustements et de réglages qui sont des composants importants de la professionnalité des enseignants", lesquels doivent "pouvoir faire évoluer celle-ci tout au long de leur carrière".

L’élève doit connaître les objectifs et les critères de l'évaluation et doit "apprendre à évaluer lui-même ses travaux (...) A tout moment, à condition d’être accompagné pour le faire, il devrait pouvoir repérer ce qu’il sait et ce qui lui reste à apprendre, ainsi que corriger ses erreurs (...)". Pour sa part, l’enseignant, seul ou "dans le cadre d’un travail collectif", "conçoit les phases d’évaluation en même temps qu’il conçoit les situations d’apprentissage adaptées au contexte dans lequel il enseigne". En ce qui concerne la notation, "des travaux de recherche ont montré depuis longtemps" qu'elle était "relative au contexte, comme toutes les autres modalités de l’évaluation"; "le recours à une note chiffrée peut être en certains cas pertinent", mais la note ne doit pas apparaître "comme un moyen de récompense ou de sanction et un instrument de tri et de hiérarchisation sociale des élèves". Il est donc "indispensable de réfléchir aux manières de la concevoir et de la moduler".

Pas de moyenne des moyennes

En revanche, le CSP est sévère lorsqu'il s'agit "des moyennes de moyennes", qui constituent des systèmes de "compensation généralisée". Il prône l'abandon de cette pratique, et "un travail collectif", "à l’échelle d’un établissement (par discipline ou/et par cycle), d’un groupe d’établissements, d’une académie", travail qui doit être conduit "au service d’une conception renouvelée de la notation".

 Quand elle assure une fonction de certification, "l’essence même des examens", l'évaluation "apparaît sous formes de notes, de commentaires", elle "valide des acquisitions" et elle est "enregistrée dans un document officiel à caractère public (livret scolaire, diplôme)". L'évaluation a une troisième fonction, d'aide à l'orientation, pour l'élève ou pour ceux qui sont amenés à prendre des décisions le concernant.

Le socle

Le CSP rappelle que l'acquisition du "socle commun de connaissances, de compétences et de culture" constitue "la finalité principale de la scolarité obligatoire". Cette acquisition est validée  par l’obtention du diplôme national du brevet". Les blocs de compétences correspondant à chaque domaine du socle commun ne sont pas "compensables entre eux", puisque le socle "n’est ni la simple juxtaposition des disciplines enseignées ni une énumération d’items indépendants les uns des autres" et que "chaque domaine permet l’identification d’un bloc de compétences générales, à l’exception du premier domaine où quatre blocs de compétences générales sont définis".

Le CSP renvoie à une phase ultérieure, celle de la définition des programmes, la déclinaison "en compétences plus spécifique" de chacun de ces "huit blocs de compétences", mais précise que "si aucune compensation n’est possible" entre eux, elles le sont "entre les exigences internes à chacun d'entre eux". Il ajoute que ces principes "conduisent à la suppression du livret personnel de compétences".

Une banque nationale d'exercices

En effet, "la logique curriculaire suppose une acquisition progressive des connaissances et des compétences", "un processus continu qui doit se poursuivre au-delà de la scolarité obligatoire". Des "bilans des acquis" doivent être réalisés "à certains moments de l’année et nécessairement en fin de cycle", "à partir d’observations d’activités de classes diversifiées, de situations d’évaluation sommative également diversifiées et, s’agissant des fins de cycle, d’exercices choisis dans une banque nationale et adaptés par l’équipe enseignante aux objectifs pédagogiques qu’elle s’est donnés".

Le CSP, se fondant sur "des expérimentations conduites dans plusieurs académies" estime qu'une évaluation "comportant quatre niveaux de maîtrise" pourrait être satisfaisante, que "d’autres systèmes peuvent être envisagés", mais qu'il convient "de ne pas multiplier les niveaux" pour éviter "de créer un sur-socle et un sous-socle". Ces bilans n'ont de plus "pas vocation à conditionner le passage des élèves dans la classe supérieure", même s'ils "constituent une information importante pour les élèves et leurs familles"

Le brevet

En fin de cycle 4, donc en fin de collège, "les informations nécessaires pour valider l’acquisition du socle commun" supposent "deux projets personnels conduits l’un en classe de quatrième, l’autre en classe de troisième, impliquant une production (sur tout support), inscrits dans des champs disciplinaires différents et présentés oralement devant un jury" et "une épreuve terminale d’examen anonymée, définie nationalement, à sujet national ou académique". Cette épreuve "permet d’évaluer plusieurs compétences du socle" et elle renvoie "à plusieurs disciplines". Enfin, "des situations d’évaluation certificative" ont été mises en oeuvre tout au long de ce cycle, elles sont "conçues collectivement par les enseignants de chaque établissement à partir d’une banque nationale ou académique d’exemples".

L'ensemble doit "permettre de valider lors du dernier conseil de classe de l’année de troisième la maîtrise des huit blocs de compétences du socle", sans compensation entre ces blocs et sans "recours aux coefficients qui induiraient la prééminence d’un bloc ou d’un autre".

Un document annexé au projet "décrit le niveau de maîtrise attendu à la fin de chacun des cycles". Ce tableau sera "réajusté à partir des programmes des cycles 2,3 et 4 et des éventuels amendements du socle en réponse à la consultation nationale".

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