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La refondation de l’Ecole a bien débuté, espère Hélène Grimbelle (Ligue de l'enseignement)

Paru dans Scolaire le vendredi 28 novembre 2014.

On est au milieu du gué et on en sort par le bas, en déconstruisant ainsi ce qui a été fait depuis 40 ans, ou par le haut, dans une vision progressiste. C’est, en substance, ce qu'a dit Nathalie Mons, présidente du CNESCO (conseil national d’évaluation du système scolaire), lorsque, sur la question du redoublement, elle tire les leçons des retours reçus d’établissements scolaires partenaires du conseil. Le tiers de ces retours, en effet, estime que le meilleur moyen de faire diminuer le redoublement serait... la suppression du collège unique. C’est presque en écho à cette inquiétude exprimée par Nathalie Mons au cours de la dernière table-ronde des deux journées de la rencontre nationale qui s’est tenue au salon de l’éducation les 27 et 28 novembre sur "Refondation de l’Ecole : deux ans… et après ? Le défi de l’éducation partagée", qu’ Hélène Grimbelle, secrétaire nationale de la Ligue de l’enseignement, organisatrice de ces journées, les a conclues.

Selon elle, l’Ecole est déstabilisée par de multiples formes de conservatisme et confrontée à des logiques de repli. Et face à l’organisation efficace des forces réactionnaires, à l’instar de celles qui se qualifient de "parents courageux" et qui organisent des "journées de retrait de l'école", les éducateurs doivent être eux-mêmes courageux. L’Ecole est le lieu, aussi, de l’articulation de la multitude des savoirs et ne doit pas se considérer seulement comme distributrice de savoirs. Elle a à travailler également sur une autre articulation : celle avec son environnement éducatif afin de rendre palpable la relation de l’enfant ou de l’adolescent à son territoire de vie.

L'appel de Bobigny

Pour elle, l’approche territoriale de la politique éducative n’est pas synonyme d’inégalités. Elle se réfère à l’appel de Bobigny de 2012, fruit d’un travail d’élaboration qui a duré deux ans et qui a été signé par plus d’une cinquantaine d’organisations et par près d’une centaine de maires et présidents de collectivités territoriales. Là encore presque en écho à un autre propos de Nathalie Mons sur l’apparition d’une nouvelle action publique au travers d’un Etat stratège, d’un Etat ressource, de contrats, de chartes, de démarches intersectorielles, de formations continues, l’oratrice rappelle que si l’Ecole est le fruit d’un projet politique garanti par l’institution étatique, il est mis en œuvre par tous. Les institutions publiques, l’Ecole notamment, peuvent s’appuyer sur les citoyens et sur les acteurs de la société civile organisée.

Pour Hélène Grimbelle, au bout de deux ans, on peut dire que la refondation de l’Ecole a bien débuté, que les espaces de formation se mettent en place, que les innovateurs pédagogiques sont en passe de réussir leurs parcours du combattant et que le socle commun constituera sans doute un outil permettant de partager les ambitions de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole. Comment faire réfléchir et agir ensemble enseignants, parents, associations, collectivités locales ? La Ligue de l’enseignement et les associations du CAPE (collectif des associations partenaires de l’école) le réaffirment : par le projet éducatif de territoire et par la formation des éducateurs. Reste à initier la fondation d’une grande politique publique d’éducation partagée.

Arnold Bac

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