Enseignants : "Le grignotage du professionnel sur le privé gagne sans cesse du terrain" (SE-UNSA)
Paru dans Scolaire le mercredi 26 novembre 2014.
Plus de la moitié des enseignants (56 %) n'imagine pas exercer le même métier jusqu’à la fin de leur carrière selon les données recueillies par le SE (le syndicat UNSA des enseignants) au terme d'une enquête électronique menée du 25 mars au 30 juin 2014, et à laquelle ont répondu près de 18 000 enseignants. Elle portait essentiellement sur la conciliation "vie professionnelle et vie personnelle" et comme l'écrit une enseignante de collège, "ma vie professionnelle prend trop souvent le pas sur ma vie personnelle", un sentiment que partagent 34% des répondants, 40 % des femmes, d'autant que tous les enseignants (95 %) pensent "tout le temps" à leur travail.
Ils sont presque unanimes à dire qu'ils passent trop de temps dans leur école (ou leur établissement) et près de la moitié évoque des horaires de réunion qui ne leur conviennent pas. "Elles sont programmées le jour même, sans tenir compte de notre vie privée", explique un professeur de lycée.
L'organisation syndicale propose huit leviers à l'ancienne ministre des Droits des femmes, qui avait initié une charte comprenant "15 engagements pour l’équilibre des temps de vie". Najat Vallaud-Belkacem pourrait les mettre en oeuvre à l’Éducation nationale, notamment en promouvant "l'esprit d'équipe" pour "dépasser les fonctionnements hiérarchiques". Il faudrait aussi que les réunions soient planifiées longtemps à l'avance et que l'encadrement soit formé à leur animation, pour éviter qu'elles soient inutiles ou interminables. Il faut aussi veiller à ce que le numérique ne permette pas au professionnel d'envahir la sphère privée.
Selon le SE, le temps de travail hebdomadaire des enseignants du 1er degré est légèrement supérieur à 44 h, et à 41 dans le second degré.
Le site du SE ici