Effectifs des classes et taille des établissements, des effets modestes mais réels pour lutter contre les inégalités scolaires (DEPP)
Paru dans Scolaire le lundi 10 novembre 2014.
Mots clés : effectifs, DEPP
La réduction du nombre d’élèves par classe "permet une amélioration sensible des résultats scolaires", c'est du moins ce qui ressort d'un examen de la littérature scientifique sur le sujet, souligne Olivier Monso (dans un article de la revue ministérielle "Education et formations" (Direction de l'évaluation de l'Education nationale). Il évoque un consensus sur le sujet, mais apporte aussitôt plusieurs restrictions. Cette amélioration est nette "pour l’année scolaire en cours", mais ne se retrouve pas nécessairement dans le parcours ultérieur des élèves, elle est sensible "dans le premier degré et au collège" et "cet effet apparaît, en général, plus élevé pour les élèves défavorisés ou en difficulté scolaire".
L'auteur ajoute que "le lien entre taille des classes et réussite scolaire reste complexe", les mécanismes sous-jacents n’ayant pas été "clairement identifiés": faut-il penser que les enseignants ont davantage de temps à consacrer à chaque élève ? que la communication avec les parents s'en trouve améliorée ? Ou "qu’il serait plus facile d’assurer la discipline dans des classes plus petites ?"
Autre question, cet avantage perdure-t-il si la politique de réduction des effectifs porte sur plusieurs années ? "On constate à long terme que la réduction de la taille des classes est associée à une baisse des inégalités, les catégories les plus défavorisées du point de vue scolaire étant celles pour lesquelles l'effet est le plus fort." Mais une telle politique suppose que "les enseignants bénéficient d’une formation qui leur permet d’adapter au mieux leurs pratiques pédagogiques à ce nouveau contexte."
Dans un autre article de ce même numéro de la revue, Cédric Afsa conclut que la taille de l'établissement joue également un rôle dans la réussite des élèves, mais que celui-ci est "beaucoup plus marqué pour les collèges socialement défavorisés" tandis que, "pour les collèges très favorisés, la différence est nulle". Toutefois, lorsqu'il y a écart, celui-ci "représente à peine 15 % d’écart-type de la distribution des notes affichées par les établissements lors de la session 2012 du brevet", un pourcentage "relativement faible".
La revue est téléchargeable sur le site du ministère, ici.