Les présidents d'université ne sont pas favorables à une sélection à l'entrée, mais à une évaluation de l'acquisition des pré-requis
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 06 novembre 2014.
La CPU (la conférence des présidents d'université) n'est pas favorable à une sélection à l'entrée de l'université, mais à une évaluation des acquis des étudiants. C'est ce qui ressort de la discussion qu'a pu avoir ToutEduc avec deux vice-présidents, en marge d'une rencontre avec l'AJEduc (l'association des journalistes éducation), hier 6 novembre. Gilles Roussel, président de la commission formation et insertion professionnelle et président de l’université de Marne-La-Vallée est "contre toute sélection à l’entrée de l’université mais en revanche pour l’existence de pré requis lors de l’inscription en licence". Pour ceux qui arrivent sans être convenablement préparés à suivre un cursus universitaire, la plupart des bacheliers professionnels notamment, il évoque la mise en place d’années "zéro".
Gérard Blanchard est président de l’université de La Rochelle où est organisée depuis deux ans une évaluation des jeunes inscrits dans la filière scientifique, avec ensuite des cursus et des moyens adaptés selon quatre niveaux. Pour les plus faibles, une année est dédiée à l’obtention des pré requis car sinon, ajoute–t-il, "ils n’arrivent qu’à 3% au bout de leur licence générale". Il estime de plus que la plupart des nouveaux arrivants sont encore formatés selon des logiques disciplinaires et non pas en fonction de compétences. Reste d'ailleurs à faire un effort d’information des lycéens sur les compétences liées aux enseignements de façon que l'orientation soit un processus d’élaboration-accompagnement, complète Gilles Roussel pour qui le bac -3, bac +3 est un "continuum" et doit impliquer les STS et les IUT.