"60 000 postes" : le ministère oppose un démenti formel aux allégations du Monde
Paru dans Scolaire le jeudi 06 novembre 2014.
Le ministère de l'Education nationale réagit sans le citer explicitement à l'article publié dans "Le Monde" daté de ce 6 novembre et qui dénonce un "subterfuge" comptable dans la présentation du recrutement d'enseignants. Le ministère calcule que, "au 1er septembre 2014, 24 666 emplois ont été créés, dont 4 326 pour la rentrée 2012, 9 076 postes pour la rentrée 2013 et 8 804 postes cette année" (non compris les postes créés pour l'enseignement supérieur et pour l'enseignement agricole).
"Parmi ces postes, 1 536 postes sont des postes de titulaires et 18 070 des postes de stagiaires (...) Les créations de postes de titulaires ont été affectées en priorité dans le 1er degré depuis 2012". Le PLF (pojet de loi de finances) 2015 prévoit la création de 9 421 postes dont 2 595 sont des postes de titulaires. "Le nombre de créations de postes de titulaires va d’ailleurs s’accélérer sur le reste du quinquennat puisqu’il est prévu d’ouvrir chaque année près de 27 000 postes aux concours publics (les départs en retraite sont actuellement estimés à 20 000 par an) (...) A partir de 2015, les créations de titulaires sont réalisées dans le 1er et le 2nd degrés : respectivement 811 postes dans le 1er degré et 1 450 postes dans le 2nd degré."
"Dans le 1er degré, 3 350 postes devant élèves ont été créés à la rentrée 2013, 2 355 à la rentrée 2014 et 2 511 seront créés à la rentrée 2015. Ces postes sont bien des postes devant élèves, qu’ils soient occupés par des titulaires ou par des stagiaires (...)."
Le ministère ajoute que "ces créations de postes ont permis de commencer à compenser les suppressions de postes du quinquennat Sarkozy, et ce dès juillet 2012, mais sans encore les annuler complètement" et que "les postes créés ne sont pas intégralement absorbés par la démographie" qui représente quelque 1 000 postes par an.
A noter que ces chiffres ne sont pas fondamentalement différents de ceux du Monde, même si ceux-ci sont dispersés. Ils correspondent à ceux qui ont publiés par le ministère depuis 2012. Les postes créés sont d'abord des postes de stagiaires puisque la loi "de refondation" prévoit de restaurer la formation des enseignants. Il aurait été intéressant que le ministère publie de manière plus précise ses prévisions de création de postes de titulaires pour 2015, 2016 et 2017, donc au moment où les premiers stagiaires devront être titularisés, puisque c'est finalement la question que pose le quotidien. Le ministère est manifestement agacé et surpris par la tonalité de l'article, qui dénonce un habillage budgétaire et annonce des chiffres nouveaux alors qu'ils étaient connus, mais perd de vue l'essentiel : quels sont les moyens humains qui seront effectivement disponibles en 2017, les stagiaires ne correspondant qu'à un demi ETP ?
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