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L'éducation au numérique, “un vrai désert“ au collège et des “injonctions contradictoires“ pour les parents (Michaël Stora - L'ADN)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 20 septembre 2022.

Au collège, “on a l’impression d’être dans un véritable désert“ estime Michaël Stora dans une interview au journal l'ADN au sujet de l'éducation des enfants au numérique. Le cofondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH) évoque “des injonctions très verticales“, où il est question du numérique “uniquement sous le prisme de la protection d’identité“, sans que ne soit presque jamais abordé les questions liées à la sexualité ou bien à l’accès aux images violentes. “Or, continue-t-il, c’est un enjeu central pour les ados qui sont concernés par des problématiques d’exhibitionnisme ou bien d’accès à des images montrant la mort. Il n’y a que les infirmières scolaires qui touchent éventuellement ces questions, mais c’est loin d’être suffisant.“

Outre l'école, “on reste dans un discours moralisateur et infantilisant pour les parents“ poursuit le psychologue spécialisé dans les comportements problématiques liés au numérique. “On connaît tous cette signalétique des 3-6-9-12 ans qui consiste à limiter le temps d’écran en fonction de l’âge, mais on reste dans une approche de prescription qui n’a pas beaucoup de sens (...). On est toujours en train d’évoquer les dangers qui guettent les enfants, mais pas vraiment l’accompagnement qu’il faudrait mettre en place.“

Il ajoute d'ailleurs qu'environ 75 % des parents déclarent ne pas savoir exactement ce que font leurs enfants sur Internet : “Quand on ne sait pas, soit on a une dérive culpabilisante qui va aller vers des interdictions un peu arbitraires, ou bien parce qu'on est absent ou qu’on n’a pas envie de s'y intéresser, on peut aussi laisser l'enfant seul face à ce type de situations.“

Pourtant, pendant le confinement, “les parents étaient obligés de s’intéresser à ce que leur enfant faisait sur les écrans et ça a permis un partage et du dialogue. Faisons des écrans des alliés dans la dynamique familiale. Les enfants aiment bien montrer ce qu’ils regardent sur YouTube et il faut saisir ces occasions pour amorcer un dialogue. Il faut valoriser les enfants dans le fait qu’ils nous montrent et qu’ils nous apprennent quelque chose. Il faut dédiaboliser l’écran pour ne plus en faire un objet de transgression ou de convoitise (..). Beaucoup de parents ne veulent pas se rendre compte que l’adolescent a besoin de s’autonomiser. Or, dans ces rapports conflictuels, beaucoup de startups proposent une pléthore d’outils de contrôle parental ou de géolocalisation. On préfère enfermer les ados dans une forme de contrôle vis-à-vis de leur portable plutôt que d’instaurer du dialogue.“

L'interview ici

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