Recherches et publications

Le confinement a révélé la réalité du travail des CPE et l'intérêt des explicitations pédagogiques (Revue française de pédagogie)

Paru dans Scolaire le mardi 21 décembre 2021.

"J'ai enfin pu, durant le confinement, faire mon vrai travail de CPE, à savoir le suivi des élèves : téléphoner aux familles, aux élèves, les rassurer. En effet, au sein du lycée, j'ai souvent l'impression d'être dans une situation de travail empêché." Pour la plupart des conseillers principaux d'éducation, la réouverture des établissements "a produit un revirement douloureux", commentent Etienne Douat et Clémence Michoux (U. de Poitiers), après avoir cité l'une d'entre eux. Ils publient dans le dernier numéro de la Revue française de pédagogie un article sur ces "agents scolaires" qui se sont retrouvés "dans l'ombre de la continuité pédagogique" au printemps 2020, "petites mains discrètes" auxquelles "certains enseignants" avaient "délégué "le travail du care (éducatif)".

Le numéro de la RFP, qui ne propose pas de dossier thématique, donne également à lire un autre article, de Romain Delès (U. de Bordeaux) consacré aux difficultés qu'ont rencontrées les parents durant cette période pour accompagner les enfants. Le chercheur donne l'exemple d'un travail donné en français pour une classe de 6ème, avec un court extrait d'une vidéo présentant Shrek. Pour un père d'élève, "la prof a mis ça sur le site pour détendre les enfants". En réalité, il s'agissait de définir les caractéristiques d'un personnage monstrueux dans un récit. Quand elle est en présentiel, l'enseignante donne aux élèves, en début de séance, un document "résumant des problématiques de travail et les compétences visées", ce que ne permet pas la plateforme utilisée. Résultat : "On a eu beaucoup de mal à savoir quoi faire", ajoute une mère d'élève.

Les deux articles mettent en évidence certains traits de la situation de travail des CPE et de la pédagogie explicite qui restent, le plus souvent, invisibles, et que la période de confinement a révélés. 

Le numéro 212 de la Revue française de pédagogie propose également des "variations internationales" sur les classes de niveau d'Anna Mazenod (Lyon 2) dont "la mise en place exacerbe les inégalités existantes, surtout les inégalités liées au genre et à l'origine ethnique" et augmente les risques, pour les élèves des classes de niveau plus faible, d'obtenir des résultats scolaires inférieurs". Quant à Marianne Blanchard (INSPE de Toulouse), elle dresse un état des lieux de la place des filles et des femmes dans les cursus scientifiques : si elles accèdent moins souvent à ces domaines d'études, "c'est parce qu'ils ouvrent la voie à des positions dominantes dans notre société".

RFP n° 212, 160 p. 18€

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