Une étude comparée sur l'art d'être parent en France, en Italie et au Canada.
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mercredi 08 septembre 2010.
De quelle manière les parents français, canadiens et italiens tissent-ils des liens émotionnels avec leurs adolescents et tentent-ils de contrôler leur comportement? Des chercheurs de l'Université de Montréal, de l'Université de Rennes, en France, et de la Università Cattolica del Sacro Cuore, en Italie, se sont penchés sur la question. Ils ont interrogé 522 Canadiens de Montréal (54,8 % de filles; 45,2 % de garçons); 336 Français de Rennes (65,8 % de filles; 34,2 % de garçons) et 398 Italiens de Milan (47,2 % de filles; 52,8 % de garçons) sur la base d'un questionnaire commun.
"Notre étude a déterminé que les parents canadiens étaient les plus tolérants. Ils établissent moins de règles et prennent moins de mesures disciplinaires. Les mères et pères canadiens sont considérés comme moins portés sur les punitions ainsi que sur les pratiques coercitives et plus tolérants que les parents français et italiens", signale Michel Claes, professeur de psychologie à l'Université de Montréal.
Les parents canadiens prônent une conception démocratique de l'éducation qui repose sur l'indépendance et la négociation, alors que les parents européens, surtout les Italiens, insistent sur les obligations et le respect de l'autorité parentale. Parmi les trois pays, les mères et les pères italiens sont perçus comme appliquant les pratiques les plus contraignantes. Les Français auraient un style parental intermédiaire. Les adolescents français jugent leurs pères distants sur le plan émotionnel, inflexibles et sujets au conflit intergénérationnel, et les mères plus proches au moment de l'adolescence.
Le Canada, la France et l'Italie ont plusieurs points en commun : langues latines, tradition catholique et industrialisation avancée. "Notre étude a révélé que le contrôle parental dépend des codes sociaux et des valeurs culturelles, qui favorisent certaines pratiques parentales et en entravent d'autres", précise le professeur Claes.
L'étude est accessible ici.