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La prévention précoce : entre acquis et controverses, quelles pistes pour l’action publique ? (CAS)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le vendredi 14 janvier 2011.

"Cinq ans après la publication controversée de l’expertise collective de l’INSERM sur les troubles de conduite chez l’enfant et l’adolescent, quel bilan peut-on tirer des actions visant à prévenir de façon précoce les risques de vulnérabilité sociale et psychologique?", s'interroge une note d'analyse du CAS(Centre d'analyse stratégique) publiée en décembre 2010. Au sommaire de la note: un état des lieux contrasté de la prévention précoce, et une réflexion sur les conditions de réussite pour les programmes de prévention précoce.

La note souligne que de nombreux professionnels invitent à aborder avec précaution la question d’un plus grand ciblage des dispositifs de prévention précoce, voire émettent des réserves sur le principe même de leur mise en œuvre. Où placer la limite entre la prévention et le contrôle ? La vigueur de ce débat moral s’expliquerait en partie "par la confusion entre des objectifs de développement cognitif (afin de garantir la meilleure insertion sociale et économique possible aux publics vulnérables) et une perspective centrée sur la prévention de la délinquance (qui vise la réduction de facteurs de risques identifiés dans l’environnement des individus)".

De nombreux programmes expérimentaux se sont développés en France ces dernières années, à partir de méthodologies principalement issues des États-Unis et du Québec. Il importe, pour le CAS, de déterminer si ces programmes innovants parviennent à "concilier critères d’efficacité et principes éthiques".

"Les programmes de prévention précoce ne seront acceptés, donc efficaces, que s’ils
prennent en compte ces réserves éthiques", soulignent les auteurs. Les interrogations éthiques sur ces actions inviteraient à privilégier une prévention "prévenante", "attentive aux singularités individuelles", "sans schéma prédictif". Il faudrait répondre aux trois conditions suivantes : la visibilité des actions, l’évaluation de leurs effets et le respect de la diversité des personnes.

La note invite par ailleurs à  mettre en place des équipes pluridisciplinaires dans le cadre de réseaux de proximité, pour faire "disparaître la peur du fichage et de la stigmatisation chez les bénéficiaires". Il s’agit dès lors de "dépasser les cloisonnements traditionnels" entre institutions, notamment via des sessions de formations interprofessionnelles pour "créer une culture commune dans le domaine de la prévention précoce". Pour piloter l'action sur le territoire, "un référent" pourrait être nommé, par différentes parties prenantes (associations, services du Conseil général, caisse d’allocations familiales, hôpital).

Du côté des familles,  le CAS promeut la libre implication des parents, et la mise en oeuvre d'évaluations participatives des dispositifs, impliquant les bénéficiaires et les professionnels. Ces évaluations participatives redonneraient aussi aux familles "une capacité d’action et une responsabilité dans leur devenir". 

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